Gholam Hossein Sa’edi voit le jour le 4 janvier 1936 à Tabriz (Iran).
Il voit le jour dans une famille azerbaïdjanaise. Son père, qui appartient au clan Sa’ed ol-Mamalek, est fonctionnaire. Sa famille vit dans une pauvreté relative. Sa sœur aînée meurt à onze mois, et il grandit avec un frère et une sœur plus jeune. En 1941, lorsque l’Union soviétique envahit Tabriz, lui et sa famille s’enfuient vers un village.
Là, la culture de l’Iran rural le fascine. C’est un lecteur assidu et passionné en particulier d’Anton Tchekhov. C’est à cette époque, il a écrit plusieurs années plus tard, que ses « yeux se sont soudain ouverts.» En 1945, sa province natale devient République Socialiste Autonome. Cet état séparatiste ne dure qu’un an mais il instaure l’azerbaïdjanais comme langue officielle.
En 1949, Sa’edi rejoint l’organisation de jeunesse du parti séparatiste interdit, le Parti démocratique d’Azerbaïdjan. En plus d’inciter les villageois contre les grands propriétaires, il contribue aux magazines Fatouma et So’udet Javanan-e Azerbaïdjan.
Après l’Opération Ajax de la CIA et le coup d’Etat contre le premier ministre démocratiquement élu, Mohammad Mossadegh, en 1953, lui et son frère ont été arrêtés et emprisonnés à la Prison de Shahrbani, à Tabriz.
Libéré, il renonce à son allégeance au parti communiste Tudeh d’Iran et poursuit sa carrière littéraire. Il publie ses premières histoires courtes dans les années 1950 et sa première pièce, Leylaj’ha, en 1957. Mais il utilise un nom de plume féminin, Gohar Morad (également orthographié Gowhar Murad).
Dans les années 1960, il déménage à Téhéran où, avec son frère, Akbar, ils fondent un dispensaire pour les pauvres sud de la ville. Il fait alors connaissance avec l’intelligentsia littéraire de l’Iran : Ahmad Shamlou, un poète lyrique, Jalal Al-e Ahmad, auteur de Gharbzadegi, Simin Daneshvar, Parviz Natel-Khanlari, Jamal Mirsadeghi, Mina Assadi et d’autres.
Il voyage au sud de l’Iran, près de la côte du golfe Persique et y écrit un récit de voyage ethnographique. Dans les années 1960, la liberté d’expression diminue considérablement en Iran et le ministère de la Culture rétablit la censure en 1966.
En 1968, devant l’échec de leurs protestations contre la censure, Sa’edi et autres écrivains forment le Kanun-e Nevisandegan-e Iran (Association des écrivains iraniens). Il continue néanmoins à publier drames, récits, romans et scénarios. Sa’edi participe aussi à la publication de revues littéraires, de journaux scientifiques et de traductions.
En 1973, Amir Kabir, l’éditeur, le nomme rédacteur en chef d’Alefba, une revue littéraire trimestrielle. Mais, en 1974, le gouvernement de Pahlavi interdit le journal et la SAVAK, sa police secrète, arrête et torture Sa’edi.
Sa’edi tombe en dépression, après sa libération de la célèbre prison d’Evin de Téhéran, presque un an plus tard. En 1977, il participe aux Dix nuits de la poésie, organisées à Téhéran par l’Association des écrivains iraniens en coopération avec Goethe-Institut. L’Association of American Publishers l’invite à New York où il parle et rencontre le dramaturge américain Arthur Miller.
Après la révolution, il rejoint le Front démocratique National, une coalition de gauche fondée en l’honneur de Mossadegh et s’opposant à l’aile droite islamiste dirigée par l’ayatollah Khomeiny. Mais après la fondation de la République islamique et l’exécution de son ami, le dramaturge Sayid Soltanpour, Sa’edi, se réfugie en France via le Pakistan.
En 1982, à Paris, il fonde l’Association des écrivains iraniens en exil et rétablit le journal Alefba. En outre, il cofonde la société de théâtre iranien et écrit deux pièces et plusieurs essais. Les tourments de l’exil exacerbent son alcoolisme et sa dépression.
En 1985, on lui diagnostique une cirrhose du foie. Il est admis à l’hôpital St. Antoine, à Paris, le 2 novembre 1985. Le 23 novembre, il meurt, avec son épouse et son père à ses côtés. Quelques jours plus tard, il est enterré par l’Association des écrivains iraniens en exil.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2014-07-02.