Pierre Grimblat, « le petit juif de la rue Saint-Maur », comme il aime à se qualifier lui-même, voit le jour le 8 juillet 1922, au 116 de la rue Saint-Maur, à Paris. Son père Benjamin, électricien, est originaire de Pologne au moment où celle-ci était russe. Sa mère Salomé, alias Simone, est née à Vienne (Autriche). Ils tiennent un commerce de disques et d’électricité à Paris (11ème). Son nom Grünblatt (« feuille verte ») a été francisé en Grimblat.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1942, il se cache à Luchon, dans une famille. Si on ne l’inquiète jamais en tant que juif, on l’arrête pour fait de Résistance. Il doit cette arrestation, en 1943, à son inconscience :
« J’avais une valise pleine d’armes et de faux papiers et je suis allé demander un autographe à mon idole de l’époque Georges Ulmer, promenade des Anglais ! La milice m’est tombée dessus. Il y a toujours en moi un mélange de frivolité et d’héroïsme ! ».
Jugé et condamné à mort, à Nice, par le tribunal de la Milice, il passe 92 jours en cellule. Il y écrit ses premiers poèmes. Il est libéré par les Italiens lors de leur reddition à l’armée américaine. En 1946, de retour à Paris, il récite ses poèmes aux terrasses et dans les caves de Saint-Germain-des-Prés.
En 1947, Boris Vian et Raymond Queneau le remarque alors qu’il déclame ses propres poèmes dans la rue, à Saint-Germain-des-Prés. Puis il entre à la radio et devient l’assistant de Francis Blanche.
En 1948, sa première œuvre écrite, réalisée et diffusée, Monsieur Gershwin, s’il vous plait, raconte la vie et l’œuvre de George Gershwin. C’est Michel Legrand qui tient le rôle du jeune Gershwin, pour la radio, puis la télévision.
En 1950, la RTF le sélectionne pour un stage de six mois à la NBC, à New York. En 1951, malgré le contrat proposé par la NBC, il revient à Paris, à la RTF, où il écrit, présente et réalise jusqu’à treize émissions par semaine (radio et télévision), dont la célèbre Avant-Première. C’est une fête hebdomadaire de la création dans tous les domaines qui durera 12 ans.
En 1966, parallèlement à ses activités à l’ORTF, Marcel Bleustein-Blanchet crée pour lui le Bureau des idées de Publicis. Il y crée des campagnes publicitaires pendant dix ans. Par ailleurs, Jacques Canetti lui confie la direction artistique des disques Philips, pour le département Vedettes de la chanson.
Il obtient deux Grands Prix du disque. En 1969, il fonde Hamster Films, sa maison de production pour la télévision, le cinéma et les films publicitaires avec la CLT (Luxembourg). Entre 1969 et 1997, Hamster produit plus de 500 films, dans le monde entier. Le groupe audiovisuel américain ABC devient son actionnaire principal.
Hamster Films devient le n°1 de la production européenne de fictions. En 1995, il est élu Producteur de l’année par la Procirep. En 1996, il est élu International Man of the Year au MIPCOM TV à Cannes. Il cède, en 1997, Hamster au groupe ABC pour revenir à l’écriture et à la réalisation.
En 2003, il revient à la télévision pour créer la série Le Tuteur, leader de l’audience annuelle des téléfilms de France 2 dès sa première diffusion, le 12 mars 2003. Elle obtient le Grand Prix de la Série au Festival du film de télévision de Luchon 2004.
Il se marie cinq fois et a de nombreuses conquêtes. Sa dernière épouse est Elizabeth Royer. Galeriste, elle traque les œuvres spoliées pendant l’Occupation. Il a plusieurs enfants, dont Jean-Jacques Grimblat (1956-2015), publicitaire et producteur, et Mitomi Tokoto, fils qu’il a eu avec Kuniko, un mannequin japonais, DJ star qu’il appelle le « David Guetta de l’Extrême-Orient ». Pierre Grimblat meurt le 4 juin 2016.
Distinctions : officier de la Légion d’honneur (17 décembre 2012, qui ne figure pas dans la Base Léonore car trop récente), officier dans l’ordre national du Mérite (16 avril 2003).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2019-11-24.
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