Ferdinand Corvi voit le jour en 1852. C’est le fils de Jacques Corvi, créateur du Cirque Miniature Corvi, et de Marie Siepel. Il laisse tomber ses études pour reprendre le cirque de son père.
Le Cirque Miniature Corvi devient le Théâtre Cirque Miniature Corvi. Ce dernier est présent à toutes les fêtes foraines (Tuileries, Nation, Le Vésinet, Neuilly) et toutes les foires (Foire aux pains d’épices …).
La qualité du spectacle de dressage et les saynètes aux thèmes satyriques prosociaux qu’interprètent des animaux de talent, font que ce théâtre-cirque devient la coqueluche de tout Paris. Mais Ferdinand est victime de son succès populaire et de ses positions « arnarco-révolutionnaires ». Il essuie des critiques et des procès de la part de quotidiens et de bourgeois « biens pensants ».
Ferdinand Corvi offre alors une partie de ses recettes aux toutes nouvelles écoles publiques, soulevant l’ire des écoles privées. Il s’attire la sympathie d’intellectuels tels Alphonse Allais (dans « Ici-21 », épisode « Du rose »), et de peintres attirés par le crique tels Fernand Pelez (« La parade des Humbles », musée du Petit Palais à Paris), Georges Seurat (« La Parade du Cirque », 1888, etc.) ou Georges de Feure (« Le cirque Corvi », 1893).
Pour répondre aux critiques et aux procès, Ferdinand Corvi cofonde, en 1887, un journal bimensuel, Le voyageur forain. Il en devient le directeur et il place avec une note en haut de la une : « La chambre syndicale des voyageurs forains admet dans son sein tous ceux qui, pauvres ou riches, gagnent honorablement leur vie, en instruisant, en amusant le public ou en débitant des produits ».
Extrait (de « Les jeux du cirque et la vie foraine » par Hugues Le Roux, 1889, Plon, p. 85) :
« … On a pris l’habitude de considérer le forain comme un être à part, digne tout au plus de pitié. Cependant, si nous consultons nos souvenirs, nous verrons que toujours et partout on a pu apprécier les hautes qualités morales de cette population, qui a, il est vrai, une existence particulière, mais très honnête cl parfaitement honorable.
Ne sont-ils pas forts, ces hommes qui groupent comme par enchantement de véritables cités dans la cité elle-même ; cités de plaisirs, d’attractions de toutes sortes, et que le public vient en foule applaudir et admirer ? Ne sont-ils pas hommes de progrès, ces forains dont on copie tous les trucs pour les approprier à nos grandes administrations ? Ne sont-ils pas, en un mot, les pionniers de la civilisation et du confortable ? Pourquoi alors paraissaient-ils si décriés ? »
Imprégné d’idées anarchistes et sociales, Ferdinand Corvi s’associe avec le dompteur renommé François Bidel et avec le propriétaire de manège à bateaux Jean-Baptiste Revest. Ensemble, ils jettent les bases d’une mutuelle qui viendra en aide aux forains nécessiteux.
Ainsi, le 20 avril 1887, ils créent L’Union Mutuelle, organe officiel de tous les industriels forains. François Bidel en devient président et Ferdinand Corvi vice-président. Ferdinand Corvi se bat pour que le cirque soit considéré comme un vrai métier et non comme du vagabondage et un métier à la sauvette.
Le cirque ferme en 1913. Ferdinand Corvi décède le 6 juillet 1926, à Issy -les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). C’était l’époux d’Antoinette Brand (1873-1916). Il repose avec son père, Jacques Corvi (1814-1890), le créateur du cirque Corvi.
Sources : -. Date de création : 2022-10-10.