(François Alfred Alexandre) Henri Sellier voit le jour à Châtel-Censoir, le 26 mars 1848. Issu d’une famille nombreuse et très pauvre, il doit, tout jeune, venir à Paris pour y chercher des moyens d’existence. Durant le siège de Paris, il est incorporé au 5e bataillon au Fort d’Ivry.
Peu après, son père meurt et son frère ainé le rejoint à Paris. Ce dernier a l’idée d’exploiter le don vocal de son jeune frère. Sa belle et forte voix naturelle séduit Pierre François Villaret, ténor à l’Opéra de Paris, rencontré par hasard sur le boulevard et qui obtient une audition auprès d’Ambroise Thomas.
En 1872, il entre au Conservatoire. Halanzier, le directeur de l’Opéra de Paris lui alloue une subvention pour lui permettre de vivre. Il obtient, en 1876, le premier prix de chant et le second prix d’Opéra. Il est engagé d’office la même année à l’Académie nationale de musique.
Après des études musicales, Henri Sellier se produit à l’Opéra, dès la saison 1878, et obtient de nombreux succès. Il gagne alors soixante-douze mille francs par an et fait venir toute sa famille à Paris.
Sellier est le ténor de prédilection de Gounod et de Verdi. Il chante dans Guillaume Tell, Polyeucte, le Prophète, les Huguenots, Faust, Le Freischütz, la Juive, Henri VIII, La Muette de Portici, Salammbô, etc. Il crée le rôle en français de Radamir d’Aïda à l’Opéra, Manuel du Tribut de Zamora et Paolo de Françoise de Rimini. On se souvient de lui surtout pour sa création de Sigurd, d’Ernest Reyer, dont il fait, une inimitable incarnation.
Extrait (de sa Nécrologie », Le Monde artiste, , par A. Maretheux) :
« Il y était admirable par l’ampleur et le moelleux de l’organe, la résonance des notes ordinairement sourdes et voilées, la portée caressante d’une voix fraîche, légère, brillante, éclatante même sans dureté et consistante sans empâtements ».
En 1890, Sellier crée au Théâtre de la Monnaie le rôle de Mathô, dans Salammbô d’Ernest Reyer.
En 1888, un accident de chasse, un coup de fusil, lui traverse l’avant-bras. Celui-ci le tient quelque temps éloigné de la scène puis l’embonpoint survient, et avec l’embonpoint l’emphysème. Sellier ne peut plus subir la fatigue d’un opéra entier. Atteint d’une cirrhose du foie, il meurt le 27 juin 1899, à Paris 2ème.
A l’origine du développement de Pornichet (Loire-Atlantique)
Son ami Jean Lassalle, baryton à l’Opéra de Paris, vient régulièrement séjourner à Pornichet, à la belle saison. Il décide, en 1879, de faire construire directement sur la plage de Pornichet, un hôtel luxueux et s’associe, en 1881, avec Henri Sellier, Maxime Boucheron et à d’autres financiers.
En 1882, on inaugure le Grand Hôtel de l’Océan et du Casino. Leurs amis, membres de l’Opéra de Paris, de l’Opéra-Comique et du Conservatoire de Paris, s’y précipitent et la plupart, conquis, font construire leurs villas de vacances à Pornichet.
La station devient très en vogue et on peut y apercevoir : Victor Warot et Jean de Reszke, Marguerite Carré, Gabriel Pierné, Ernest Reyer, sans oublier Sarah Bernhardt. Mais les directeurs associés sont avant tout des artistes et de piètres gestionnaires. En 1887, ils sont contraints de vendre l’établissement.
En 1888, Sellier fait construire la villa Sigurd à Pornichet où il fait venir bon nombre de ses amis dont Sarah Bernhardt et le compositeur Ernest Reyer. Jugeant la villa Sigurd trop petite pour accueillir famille et amis, il fait construire, en 1890, à quelques pas de là, la villa Salammbô.
Distinctions : médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement (Médaille des sauveteurs) (1884) ; grande médaille de la Société d’Encouragement Au Bien (SEAB) (1879).
Hommage : Une rue de Pornichet (Loire-Atlantique) porte son nom.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-09-16.