(Pierre) Henri (Victor Berdalle) de Lapommeraye voit le jour le 20 octobre 1839, à Rouen (Seine-Maritime). Fils d’un imprimeur de Rouen, il fait de brillantes études où il reçoit un grand prix du concours de rhétorique. Il continue ses études à la Faculté de droit de Paris. Puis il prend la place d’Henri Rochefort, comme employé à la Préfecture de la Seine.
Reçu avocat, doué d’une grande facilité d’élocution, et érudit, il veut utiliser les connaissances qu’il a acquises. Dès 1862, il donne un cours gratuit d’enseignement public pour les ouvriers à l’Association polytechnique. Puis il fonde, à Sceaux, deux sections, où chaque semaine, il fait un cours de littérature.
Le gout répandu dans Paris des conférences lui ouvre un débouché. Il organise des lectures publiques au théâtre de Cluny. Il fait aussi, à l’Athénée, une tentative qui réussit si bien que Ballande lui ouvre le théâtre de la Porte-Saint-Martin. Ses matinées littéraires font de lui un des conférenciers les plus écoutés.
Tout en s’adonnant à ce travail d’érudit, en 1869, il écrit dans les journaux et publie L’art d’être heureux, la Société de secours mutuels, les Invalides du travail… Il donne chaque jour, sous le pseudonyme d’« Henri d’Allebert » à La petite presse, où il avait débuté comme journaliste, des articles ayant le même titre : Un Conseil par jour. Ceux ci seront réunis en volume, en 1870.
Sous le Second Empire, il s’investit dans la politique. Il s’intéresse notamment à la restructuration du système des asiles d’aliénés sur le territoire français. Il travaille au Sénat pour la réorganisation du service des Pétitions, et devient chef-adjoint des secrétaires-rédacteurs, ce qui ne l’empêche pas de continuer ses travaux littéraires.
Lors de la guerre franco-allemande de 1870, il est lieutenant dans les compagnies de marche. Il y rend des services par sa parole entrainante. Partout où on le réclame, il est prêt à parler. Il le fait avec une chaleur patriotique des plus ardentes. Il multiplie les conférences au profit des blessés, pour le travail des femmes, etc. En 1871, il rédige le feuilleton dramatique au Bien public, et publie, un ouvrage, Les jeunes, qui a un grand retentissement.
Il reprend son modèle du « Un conseil par jour » en voulant faire une conférence quotidienne. Parcourant la province, il porte la parole, sans prendre un jour de repos. Il s’intéresse beaucoup à Molière, à sa vie aventureuse et à sa dramaturgie.
En 1878, le ministre de l’Instruction publique, Agénor Bardoux, crée pour lui une chaire d’histoire et de littérature dramatiques au Conservatoire de musique et de déclamation. Chargé de la critique théâtrale de La France, il donne le matin même le compte-rendu de la pièce représentée la veille au soir.
Après avoir été tour à tour employé d’administration, avocat, homme de lettres, journaliste et conférencier, Lapommeraye se dirige vers le théâtre. Ses feuilletons dramatiques au Bien public, puis à La France, et surtout son Feuilleton théâtral hebdomadaire, à la salle des conférences du boulevard des Capucines, font de lui l’un des écrivains les plus connus de Paris.
Sa bienveillance légendaire, est le reflet de la bonté de son cœur. Gaston Calmette dit :
«Maintes fois, il s’est expliqué sur cette bienveillance qu’on lui reprochait : il déclarait que la critique la plus sincère risquait souvent d’être cruelle, voire même injuste et il pensait que, tout en maintenant son autorité, il est possible de donner son opinion sans provoquer de blessure chez un confrère, chez un auteur ou chez un artiste. Par le charme de ses relations et la droiture de son caractère il avait acquis, l’on peut dire, la sympathie de tous ceux qui l’avaient connu. »
Il décède le 23 décembre 1891, à l’âge de 52 ans.
Sources : Paris-théâtre (édition du 15/04/1875) ; Wikipedia. Date de création : 2008-03-09.