Louis Marie Charles (Joseph) Bourbon, comte d’Aquila, voit le jour le 19 juillet 1824, à Narni (Italie, alors le royaume des Deux-Siciles). C’est le fils du roi François Ier des Deux-Siciles (1777-1830) et de sa deuxième épouse l’infante Marie Isabelle d’Espagne (1789-1848).
Par son père, le prince appartient à la branche napolitaine des Bourbon tandis que, par sa mère, il appartient à celle des Bourbons d’Espagne.
Le comte d’Aquila grandit sous le règne de son frère aîné, le roi Ferdinand II des Deux-Siciles. En mars 1843, l’une de ses sœurs, la princesse Thérèse Christine des Deux-Siciles, doit quitter Naples pour épouser, à Rio de Janeiro (Brésil), l’empereur Pierre II du Brésil.
Le roi Ferdinand II charge le comte d’Aquila d’accompagner la jeune femme jusque dans son nouveau pays. Cette désignation n’est pas fortuite. La sœur aînée de Pierre II étant sa seule héritière, la constitution brésilienne lui interdit de quitter son pays tant que son frère n’a pas d’enfant.
Or, le Brésil ne compte aucun parti suffisamment élevé pour épouser la jeune femme. Il est donc impératif qu’un prince européen vienne s’installer au Brésil pour l’épouser et assurer la continuité dynastique. Le comte d’Aquila étant placé bien loin dans la ligne de succession au trône napolitain, il peut aisément s’installer à Rio.
Il rencontre la princesse Janvière en septembre 1843 et les deux jeunes gens tombent rapidement amoureux l’un de l’autre. Pierre II étant d’accord pour officialiser leur union, le comte d’Aquila repart pour les Deux-Siciles le 1er octobre pour demander à son frère l’autorisation de s’installer définitivement au Brésil. Ceci fait, il revient dans la capitale brésilienne le 8 avril 1844.
Le 28 avril 1844, il épouse, à Rio de Janeiro, Janvière. C’est la fille de l’empereur-roi Pierre Ier / IV du Brésil et du Portugal (1798-1834) et de sa première épouse l’archiduchesse Marie Léopoldine d’Autriche (1797-1826).
De cette union naissent quatre enfants : Louis (1845-1909), comte de Roccaguglielma, comte d’Aquila, Marie-Isabelle (1846-1859), Philippe (1847-1922) et Marie-Emmanuel (1851-1851).
Le comte d’Aquila jouit d’une personnalité extravertie et, habitué aux fastes de la cour napolitaine, il s’ennuie à Rio. Il demande à Pierre II l’autorisation de retourner vivre à Naples avec son épouse.
Après avoir essuyé plusieurs refus, le comte et la comtesse d’Aquila embarquent finalement sur le navire la Reine blanche, le 23 octobre 1844, pour le royaume des Deux-Siciles.
A Naples, le comte et son épouse s’installent dans le quartier de Santa Lucia et le prince se voit offrir une pension de 60 000 ducats annuels. Il devient vice-amiral de la marine royale des Deux-Siciles et président du Conseil de l’Amirauté.
En janvier 1848, une insurrection éclate à Palerme et l’indépendance de la Sicile est proclamée par les rebelles. Le roi Ferdinand II des Deux-Siciles l’envoie alors pour rétablir la situation dans l’île. Mais l’intervention des consuls des grandes puissances l’empêche de mener à bien sa mission. Il revient alors à Naples pour informer le roi de la tournure des événements. Déconcerté par ce qui vient de se passer, Ferdinand II se résout à octroyer à la Sicile une large autonomie. Il nomme alors le comte d’Aquila vice-roi de l’île, en 1848.
Mais les siciliens rejettent les propositions du souverain et la promotion du comte d’Aquila reste lettre morte. Après plusieurs mois d’incertitude, l’insurrection sicilienne est réprimée par l’armée. C »est alors que Ferdinand II gagne le surnom de « Re bomba » après avoir fait bombarder les villes rebelles.
Avec la mort du roi Ferdinand II, en 1859, et le lancement de l’expédition des Mille par Giuseppe Garibaldi, le pays menace de s’effondrer. Or, le nouveau souverain, François II, fait preuve de faiblesse et refuse d’écouter les conseils de ses oncles. Le comte d’Aquila ne cache pas son désaccord avec lui et il le juge trop faible face à Garibaldi.
Mais on le soupçonne de vouloir accaparer le pouvoir en se faisant proclamer régent. François II ordonne donc son départ en exil. Le comte part donc en France, le 17 août 1860. C’est là, en exil, qu’il apprend l’annexion de l’Italie du Sud par la Maison de Savoie. Il décède le 5 mars 1897, à Paris.
Pour découvrir le royaume des Deux-Siciles
Sources : Wikipedia. Date de création : 2017-03-05
Photos
