Benoit Malon voit le jour le 23 juin 1841, à Précieux (Loire). Fils de paysans pauvres, il a le goût de l’étude. Bon élève à l’école communale de Précieux, mais orphelin de père, il doit se placer comme ouvrier agricole dans l’Ain. Malade, il revient en Forez et son frère, Jean Malon, instituteur, le recueille.
Il bénéficie, pendant deux ans, de ses leçons puis il est élève à Lyon (Rhône) d’une école cléricale qui prépare au petit séminaire. Cette formation explique comment il peut devenir ensuite journaliste et écrivain. Ayant perdu la foi, Benoît Malon renonce à entrer au séminaire. Il gagne Paris, en 1863, et trouve un emploi d’ouvrier teinturier dans une usine de Puteaux.
Zéphyrin Camélinat le fait adhérer, en 1865, à l’Association Internationale des Travailleurs (AIT). En 1866, à Puteaux, Benoit Malon organise la grève des ouvriers teinturiers et fonde une coopérative de consommation. Devenu avec son ami Eugène Varlin, l’un des dirigeants de la section de l’AIT qui est interdite, il est emprisonné à deux reprises, en 1868 et 1870.
En 1870, devenu journaliste à La Marseillaise, le journal de Rochefort, il rend compte, dans une série d’articles remarqués, de la grande grève des usines Schneider du Creusot. En 1870, lors du troisième procès de l’Internationale, on le condamne à un an de prison. Devenu le compagnon de la romancière féministe et révolutionnaire Léodile Champseix, dite André Léo, il l’ »épouse librement », en 1872.
La proclamation de la République, le 4 septembre 1870, le libère. Pendant le siège de Paris, il organise, avec Eugène Varlin, l’assistance publique pour les parisiens les plus pauvres. Il est membre du Comité central républicain des Vingt arrondissements et maire-adjoint du 17ème.
En février 1871, Benoît Malon se fait élire député, socialiste révolutionnaire, de la Seine mais démissionne, avec Victor Hugo et d’autres députés républicains, pour protester contre la cession de l’Alsace-Lorraine. Le 26 mars, il se fait élire au Conseil de la Commune et maire de l’arrondissement des Batignolles dont il organise la défense pendant la Semaine sanglante.
Il siège à la commission du Travail et de l’Échange, et vote contre la création du Comité de Salut public. Après la Semaine sanglante, il s’exile à Lugano (Suisse), puis en Italie où il participe au mouvement ouvrier. En décembre 1871, il adhère à la Fédération jurassienne de tendance bakouniniste.
Il publie La Troisième défaite du Prolétariat. Rentré en France après l’amnistie de 1880, Benoît Malon préside le congrès socialiste de Saint-Etienne (1882). Celui-ci voit la rupture entre réformistes (« possibilistes ») menés par Paul Brousse, dont il fait désormais partie, et « guesdistes » (marxistes). Socialiste indépendant, c’est le fondateur, avec Elie Peyron et le premier directeur, de 1885 à sa mort, de La Revue socialiste qui est ouverte à toutes les tendances du socialisme.
Il publie de nombreux ouvrages, dont Le Socialisme intégral (1891) qui influence toute une génération de militants et dans lequel il prône la création d’un Ministère de l’Assurance sociale. Benoit Malon meurt à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), le 13 septembre 1893.
10 000 personnes accompagnent son corps au Père-Lachaise. En 1913, un monument destiné à recueillir ses cendres est érigé face au Mur des fédérés et Jean Jaurès prononce un discours.
Hommages : Une rue de Colfontaine (Belgique), une autre de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) et un lycée du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) portent son nom.
Sources : -. Date de création : 2009-11-24.
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