Né le 21 août 1914, à Saint Mandé (Val-de-Marne), René Mouchotte obtient sa licence de pilote d’avion de tourisme le 21 octobre 1934. Mobilisé en 1939, on le maintient à l’arrière. Mais il réussit à se faire prendre comme moniteur. En mai 1940, on envoie les divisions d’entraînement vers l’Algérie.
Le 19 juin, René Mouchotte et Guérin reçoivent l’ordre de rejoindre Alger en tant qu’instructeur sur bimoteurs. En maquillant leurs ordres de mission, ils se font admettre à Oran, au centre d’instruction de la chasse. René Mouchotte se demande alors s’il doit rejoindre Gibraltar, puis l’Angleterre, ou rentrer prendre soin de sa mère.
Le 29 juin 1940, avec cinq camarades dont Guérin, il vole un Caudron « Goéland » et rejoint Gibraltar. Ils arrivent en Angleterre le 5 juillet 1940 et partent en école. Ils font connaissance avec les Hurricanes et Spitfires, le 25 juillet, à la base de Saint Athan près de Cardiff. Il apprend par les journaux que
« Tous les militaires français déclarés rebelles, qui ont rejoint une armée étrangère pour continuer à combattre, seront condamnés à mort s’ils ne sont pas rentrés en France le 15 août ».
Le 19 août 1940, il part pour Sutton Bridge où il se retrouve seul dans un Flight. Le 19 septembre, on l’envoie en Irlande du Nord pour arrêter une invasion allemande. De retour sur Glasgow, il apprend sa nomination au grade d’adjudant. Le 8 octobre, il part pour Londres avec toute l’escadrille.
Le 18 il peut enfin prévenir sa famille. Le 14 novembre, il visite la fameuse « Opération room ». Le 5 décembre, Mouchotte devient leader d’une section surtout française. Le 25 février 1941 a lieu son premier raid au-dessus de la France. Le 17 avril, il part pour défendre les côtes du Pays de Galles.
Il passe responsable du squadron entier (615, appelé aussi le « Churchill Squadron »). Le 10 avril, meurt son ami Guérin. Il reçoit de mauvaises nouvelles de France sur la santé de sa mère. Le 25 mai, il devient chef de section. Le 2 juillet, il passe sous-lieutenant et reçoit la croix de guerre avec étoile.
Le 29 juillet, il devient nommé chef d’escadrille. C’est le premier Français à avoir droit à cet honneur. Le 26 août, il abat un Junker JU88D, en Irlande. Le 27 août, il passe lieutenant. Le 19 septembre, il reçoit deux citations à l’ordre de l’Armée de l’Air et une palme. Il reçoit des photos de sa famille. Le 30 octobre, il quitte le squadron 615 pour la formation de l’escadrille française.
Le 10 novembre, il part pour le squadron 340, la première escadrille française libre. Le 17 novembre, Mouchotte passe adjoint du capitaine Scitivaux qui commande le « A » flight. Une troisième citation et deux palmes lui sont décernées pour son travail à Marston. Le 1er février 1942, Scitivaux passe Squadron Leader et Mouchotte, leader du « A » flight.
Le 8 février, il passe capitaine pour l’armée anglaise. Le 15 mars, il est nommé capitaine par l’armée française. Le 15 mai, il abat un Focke-Wulf au-dessus de Deauville. Le 13 juillet, il reçoit des mains du général de Gaulle, sa croix de guerre avec une étoile d’argent et deux palmes de bronze. Le 1er septembre, René Mouchotte passe chef d’escadron du 65eme squadron britannique de chasse, ce qui est un immense honneur pour un français.
Le 9 janvier 1943, il quitte le squadron 65 pour former une second escadrille française, le 341 ou Groupe de chasse Alsace. Il a, sous ses ordres, entre autres, Pierre Clostermann. Le 17 mai, il abat un Messerschmitt BF 1O9 G, au-dessus de Caen, ce qui fait le 1000eme avion abattu par son escadrille. Le 31 juillet, il est cité à l’ordre de l’armée aérienne du Groupe Alsace.
Il meurt au combat, le 27 août 1943, dans la région de Saint-Omer (Pas-de-Calias). Son corps est inhumé à Middelkerke sous le nom de René Martin. Il est identifié le 6 avril 1949 par le Service des enquêtes et recherche du personnel disparu, grâce à une étiquette dans la poche intérieure de sa veste, écrite par le tailleur à l’encre : Adj. René Mouchotte.
Testament de René Mouchotte (1943) :
Si le destin ne m’accorde qu’une courte carrière de combattant, je remercierai le ciel d’avoir pu donner ma vie à la libération de la FRANCE. Qu’on dise à ma mère que j’ai toujours été très heureux et reconnaissant que l’occasion m’ait été donnée de servir DIEU, MON PAYS et CEUX QUE J’AIME, et que, quoi qu’il arrive, je serai toujours près d’elle.
Distinctions : Croix de la Libération (8 mai 1943), Compagnon de la Libération (8 mai 1943), Distinguished Flight Cross, la plus belle décoration pour un pilote de la R.A.F, à titre posthume, chevalier de la Légion d’honneur (octobre 1943), une dernière citation (octobre 1943), 6eme palme octobre 1943).
Sources : Mouchotte (René) Les Carnets de René Mouchotte, Paris, Flammarion, 1949 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-04-11.