Jean François Cail nait à Chef-Boutonne (Deux-Sèvres), le 8 février 1804 (18 pluviôse an XII). Il est le troisième enfant d’une famille de huit. Sa famille est issue d’un milieu modeste de paysans. Son père tenait l’office de sacristain et exerçait le métier de charron.
Les conditions de vie de la famille sont telles que Jean-François, bien que très doué et intelligent, doit quitter l’école à neuf ans? En effet, son père ne peut pas payer l’instituteur. Les premiers gains que gagne le petit Cail servent à rembourser cette dette.
Vers l’âge de dix ou douze ans, il crée une râpe en tôle pour réduire en farine la pomme de terre, tubercule d’un usage encore nouveau, dont on cherchait les multiples possibilités.
Il vend son invention sur les marchés de Chef-Boutonne. A douze ans, il entre en apprentissage comme apprenti chaudronnier dans sa ville natale. Il achève son apprentissage à quinze ans. Il part effectuer son « Tour de France » de 1818 à 1824, pour parfaire sa pratique et ses connaissances. Successivement, son périple le conduit à Luçon où il reste trois ans, à Niort pendant une année et une autre année à Orléans.
Il gagne ensuite Paris, il a alors vingt ans. Le 1er avril 1824, grâce à son frère Jacques, il entre chez Derosne comme simple ouvrier chaudronnier. Il va devenir contremaître puis chef d’atelier, directeur et enfin associé de Derosne en 1836. Ce dernier décède en 1846. Cail devient alors le seul dirigeant de l’entreprise.
Parti de rien, le petit paysan devient rapidement l’un des hommes les plus en vue de son époque. C’est maintenant un grand bourgeois qui possède une immense fortune, c’est l’un des acteurs essentiels de la révolution industrielle. Il devient également le premier financier des Antilles. Dans son roman «20 000 lieues sous les mers», Jules Verne fait construire les réservoirs du Nautilus, le sous-marin, par Cail & Cie
Les sociétés Cail accumulent les distinctions et les médailles lors des diverses expositions universelles. Après la défaite de Sedan, il met ses usines à la disposition de la Défense Nationale. Il fait installer une minoterie complète pour tenter de ravitailler Paris assiégé et affamé. Mais, épuisé, le 28 mars 1871, deux jours après la constitution de la Commune de Paris, il part aux Plants où il décède le 22 mai.
Sa dépouille mortelle est transférée au cimetière, le 2 août 1871. Son hôtel particulier, un des plus beaux du Second Empire, construit par l’architecte Albert Labouret, est depuis 1926, le siège de la mairie du 8ème arrondissement de Paris.
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (26 juillet1844), officier du Roi Léopold de Belgique, chevalier de la Couronne de Chêne de Hollande, commandeur du Medjidieh d’Egypte.
Hommages : Une rue de Paris (10ème) porte son nom car il y avait fait construire des logements pour ses ouvriers de la gare du Nord.
Sources : Site de Chef-Boutonne ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-10-23.