Édouard Clunet, voit le jour à Grenoble (Isère), le 11 avril 1845. Ancien élève de l’Ecole des Chartes, il devient avocat au Barreau de Paris en 1866. Il y obtient une certaine notoriété dans les milieux artistiques. Il défend notamment dans plusieurs procès Sarah Bernhardt, mais il se spécialise dans le droit international.
C’est, à Paris, le « Legal adviser » des Ambassades d’Angleterre et d’Espagne. En 1902, il est l’avocat de la France dans l’affaire du blocus des ports du Venezuela par l’Angleterre et l’Allemagne devant la Cour permanente d’arbitrage. En 1903, c’est l’avocat de la Turquie dans le différend turco-russe sur les indemnités réclamées à la Turquie après la guerre de 1878.
Il joue un rôle majeur dans la rédaction de la Convention d’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires en 1886.
Il écrit de très nombreux articles sur des questions d’actualité, comme
- l’affaire Schnaebelé (1887) qui a failli entrainer la rupture des relations entre la France et l’Allemagne,
- la question des passeports en Alsace-Lorraine (1888),
- les offenses commises par des particuliers contre un état étranger (1887),
- la contestation des frontières entre l’Equateur et le Pérou (1906), etc.
En 1917, il défend Margaretha Geertruida Zelle, plus connue sous le nom de « Mata Hari », lors de son procès pour espionnage au profit de l’Allemagne. Il est membre de l’Institut du droit international depuis 1875 et il en sera le président en 1911. En 1912, à Paris, il dirige les débats de la 27ème Conférence de l’International Law Association.
En 1913, il reçoit le titre de docteur honoris causa par l’Université d’Oxford. Il est membre de la Société des gens de lettres, la Société des directeurs de théâtre, l’Association des anciens prisonniers de guerre, etc.
Avec la guerre, il publie de nombreux articles sur :
- le commerce avec l’ennemi en temps de guerre (1916),
- sur les responsabilités civiles et pénales de l’Allemagne (1919),
- sur les Traités de paix avec les puissances ennemies et les intérêts privés (1920)
- la « ville libre de Dantzig » (1920), etc.
Son œuvre majeure est la création, en 1874, d’un recueil ordinairement désigné par son nom (« le Clunet »). Ce dernier a pour titre originel Journal du droit international privé et de la législation comparée. Puis il devient le Journal du droit international, en 1915. Edouard Clunet dote la discipline d’un instrument d’information scientifique pour les praticiens et les juristes. L’ambition du Journal est de fournir des articles de doctrine, des analyses de la jurisprudence française et étrangère, et de traiter des questions relevant du droit international.
En outre, il veut que son Journal soit avant tout un répertoire méthodique et complet du droit international. C’est pourquoi il l’ouvre aux théoriciens (Pillet, Mancini, Lyon-Caen, Weiss, Droz…) et en fait un lieu d’échanges.
Edouard Clunet décède à Strasbourg (Bas-Rhin), le 8 octobre 1922. La sépulture est aussi le cénotaphe de son fils Jean Clunet (1878-1917), premier médecin, en 1908, à démontrer l’effet cancérigène des rayons X.
Sources : -. Date de création : 2017-12-02.