Henri (Adrien, Barthélémy, Louis) Rieunier voit le jour le 6 mars 1833 à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne). A 16 ans, il embarque à Bordeaux, le 27 décembre 1849, comme « novice » à bord du Primauguet pour Montevideo. Là, il rembarque sur l’Orthézien et est de retour à Bordeaux le 12 juillet 1850.
Il se rend ensuite à Paris pour une année préparatoire au lycée Charlemagne. Puis il entre à l’École navale, et embarque, en 1851, sur le Borda. Henri Rieunier participe sur le Charlemagne à la guerre de Crimée de 1853 à 1856, notamment au siège de Sébastopol.
Sur la Némésis puis sur le Marceau et sur la Mitraille, il assiste à toutes les opérations en Chine lors de la seconde guerre de l’opium, de 1857 à 1858.
Puis il est en Cochinchine pour une campagne de près de sept années, où il apprend à parler le vietnamien. Il participe à la prise de Tourane, le 1er septembre 1858, à bord de la Némésis avec l’amiral de Genouilly. Il est ensuite à l’attaque de la citadelle de Saïgon, le 17 février 1859.
Henri Rieunier sert les amiraux Charles Rigault de Genouilly puis Théogène François Page. Ensuite, il est aide-de-camp et directeur des affaires indigènes de Léonard Victor Charner, Louis Adolphe Bonard et de Pierre Paul de La Grandière.
Il assiste à la signature du traité de Saïgon à bord du Duperré, le 5 juin 1862. Puis il participe à sa ratification à la cour de Hué par l’empereur Tu Duc, le 16 avril 1863.
Il conduit, à bord de l’Européen, au départ de Saigon le 4 juillet 1863, l’ambassade extraordinaire (2 mandarins et une suite de 63 personnes) de Phan Thanh Giản de la cour de Hué, auprès de Napoléon III.
Henri Rieunier participe à la fin de la campagne du Mexique, de 1865 à 1867, à bord de la Thémis. Il passe alors par Terre-Neuve, les États-Unis et les Antilles. Le 18 septembre 1865, il est au mouillage de New York.
Lors du siège de Paris, il est capitaine de frégate, chef d’état-major de la flottille de la Seine, puis chargé de diriger les batteries de la marine, à Montretout. Il est blessé en commandant les canonnières en avant du pont d’Austerlitz, pendant la Commune de Paris. Il devient capitaine de vaisseau, à 38 ans, pour sa belle conduite et deux blessures
Henri Rieuner épouse, le 28 août 1871, en l’église de la Madeleine à Paris, Victoire Louise Bance (1841-1914) fille de Balthazar Bance, éditeur d’art et de Louise Charlotte Tullié Joyant, et sœur du peintre Albert Bance (1848-1899).
De 1875 à 1878, il est commandant du croiseur le Laclocheterie en Extrême Orient. Il escorte la flottille du Mikado, qui est à bord du Takawo-Maru, de Yokohama à Kobe. Il rencontre pour des entretiens diplomatiques les plus hauts dignitaires du Japon comme Tokugawa Yoshinobu.
Henri Rieunier prend, au Pirée (Grèce), le commandement de la Jeanne d’Arc de 1880 à 1881. Il rencontre, à plusieurs reprises pour des entretiens diplomatiques le Bey de Tunis et Georges Ier de Grèce. Il devient major général, à Brest, le 27 avril 1882, après sa nomination de contre-amiral le 31 mars 1882.
En 1885, il passe adjoint de Courbet, commandant en chef de l’escadre de l’Extrême-Orient en Chine, à bord du Turenne. Après la mort de Courbet, il prend les fonctions de commandant en chef. Pour le gouvernement, il rencontre des dirigeants et hauts dignitaires des pays visités de 1885 à 1887, en Chine, au Japon, en Corée, en Cochinchine et au Tonkin.
Le 5 mai 1889, il accède au grade de vice-amiral et devient commandant en chef et préfet maritime du 4e arrondissement à Rochefort, en 1889, puis préfet maritime du 5e arrondissement, à Toulon, en 1890.
De 1890 à 1892, il est commandant en chef de l’escadre de la Méditerranée Occidentale et du Levant et de son escadre de réserve. Henri Rieunier est ministre de la Marine, du 11 janvier au 3 décembre 1893, dans les gouvernements Alexandre Ribot et Charles Dupuy.
Henri Rieunier se fait élire député de Charente-Inférieure, de 1898 à 1902, au sein de l’Action libérale populaire, parti des catholiques « ralliés ». Il défend âprement l’arsenal menacé de fermeture. Avec la construction, à Rochefort, du Dupleix, croiseur cuirassé, il réussit à donner du travail aux milliers d’ouvriers des chantiers navals . Il fait également voter par la chambre les crédits nécessaires à l’approfondissement de la Charente.
Henri Rieunier meurt le 10 juillet 1918 à Albi (Tarn) où ont lieu ses obsèques avec les honneurs militaires. Il est inhumé au cimetière des Planques d’Albi. Son corps sera transféré plus tard ici.
Publications :
- Statistique du port de Saïgon (1861) ;
- Le Commerce de Saïgon (1862) ;
- Les ressources et l’avenir de la Cochinchine (1864), publiée sous le pseudonyme de H. Abel (car le ministre de la marine, Prosper de Chasseloup-Laubat n’autorise pas la publication avec le nom de l’auteur) ;
- Sur l’état, la nature et la valeur des fortifications maritimes qui défendent l’accès de New-York, le premier Port des États-Unis d’Amérique (1865).
Distinctions : chevalier (7 juin 1855), officier (31 décembre 1863), commandeur (5 juillet 1881), grand-officier (30 décembre 1891), grand-croix (12 juillet 1897) de la Légion d’honneur ; médaille militaire (28 décembre 1894), officier de l’instruction publique (12 juillet 1886).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2022-02-10.