Nonaka Motosuke (mal orthographié sur la stèle en Motoske) fait partie d’une ancienne famille de samouraïs. C’est un marchand à Saga, dans l’île de Kyushu dans l’ancienne province de Hizen. Il est choisi pour participer à l’exposition universelle de Paris. Durant son voyage, il écrit un journal poétique relatant sa traversée de 1867. Son fils publie cet ouvrage en 1936.
Il quitte Nagasaki par malle poste pour Shanghai et Hong Kong, puis emprunte un navire de passager de la Peninsular and Oriental (P & O) qui le conduit via Singapour, Galle (Ceylan), Bombay, Suez, Malte et Londres. De là, il s’embarque pour la France et Paris via Douvres et Calais. Le voyage, interminable, dure deux mois (au lieu de trois, malgré tout, par le Cap de Bonne-Espérance). Il arrive à Paris en mai 1867. Là, il ne trouve que la mort pratiquement à son arrivée.
Extrait (d’un de ses poèmes écrit au départ de son voyage) :
« Si vous connaissez ma pensée, la brume printanière s’élève et recouvre la terre Tant que l’île de Yamato reste en vue.»
Il s’agit d’un haiku, poème très court, codifié au 17ème siècle et à forte composante symbolique. Yamato est l’ancien du Japon avant le 7e siècle qui deviendra Nihon (origine du soleil = d’où empire du soleil levant et Nippon).
Extrait : (Revue de L’Exposition populaire illustrée 1867) :
Dès leurs premiers pas dans la vie nouvelle, le deuil est venu frapper à leur porte; un des leurs meurt subitement. Il a été enterré au Père-Lachaise. La mission tout entière, entourée d’une foule nombreuse s’est fait un devoir de l’accompagner dans sa dernière demeure dernière. Quand le cercueil est descendu dans la fosse, tous les Japonais se prosternèrent, le front contre terre, et ils prièrent longtemps.
Quand ils se relevèrent, tous pleuraient. Le chef s’approcha ensuite, s’informant et vérifiant par lui-même si le mort avait bien le visage toué vers l’Occident. Il récita une prière que tous répétèrent après lui, et, ce dernier devoir pieux accompli, il se retira lentement, triste et sans parler, suivi de tous ses compatriotes, pendant que les fossoyeurs rejetaient la terre sur le corps. Un monument, dont l’amiral a donné minutieusement le plan et l’esquisse, marquera la place où repose le premier Japonais mort à Paris.
Pour découvrir l’exposition universelle de 1867
Sources : Michel Souloumiac. Date de création : 2008-03-18.