Charles François Lebrun, duc de Plaisance, voit le jour à la Bouchelière, près de Saint-Sauveur-Village (Manche), le 19 mars 1739. C’est le quatrième fils de la famille d’un petit propriétaire exploitant. Il est éduqué, comme ses sept frères et sœurs, par un abbé et une parente qui leur dispensent une éducation rudimentaire de base.
On l’envoie, ensuite, au collège de Coutances, puis au collège de Grassin à Paris. Il y apprend le grec, le latin, l’italien, l’espagnol et l’anglais, langues qu’il parle couramment. Il poursuit ensuite des études de philosophie au collège de Navarre. Lebrun voyage beaucoup, parcourant la Belgique, la Hollande et l’Angleterre en 1762.
De retour en France, il entreprend des études de droit auprès du professeur Lorry. Ce dernier le présente au premier président du Parlement de Paris, René-Nicolas de Maupéou, qui l’engage comme précepteur pour son fils. Maupéou devient, en 1768, chancelier. Lebrun saisit l’opportunité pour jouer un rôle à la Chancellerie. De 1771 à 1774, Lebrun pensa pouvoir peser dans l’étude du système de réformes soutenu par le Roi, mais la disgrâce de Maupéou fait échouer ce projet.
Il se lance alors dans l’écriture et on lui doit un livre, La Jérusalem délivrée. En 1779, il acquiert un domaine près de Dourdan (Essonne) pour y vivre à la façon de J.J. Rousseau. On refait appel à lui, lors de l’arrivée de Necker aux affaires, en tant que conseiller. Peu avant la Révolution, en 1789, il publie «La voix du citoyen» que l’on qualifie de prémonitoire pour la suite des évènements.
Le 25 mars de la même année, on l’élit député du Tiers-Etat aux Etats-Généraux. Il prête le serment dit du « jeu de paume ». Prenant à cœur sa députation, il devient membre du comité des contributions de l’Assemblée constituante. Après une intervention houleuse à la tribune de l’assemblée, il démissionne de son poste et se retire à Dourdan. La prise des Tuileries, le 10 août 1792, le choque. Cette année marque un tournant avec les exactions commises à Etampes et le pillage des appartements royaux.
Il est arrêté deux fois durant la Terreur, mais libéré à chaque fois. Il est ensuite élu au Conseil des Anciens après le 9 thermidor et à la création du Directoire. On le considère alors comme un spécialiste des finances. Troisième consul, chargé des finances sous le Consulat, c’est le plus naturellement du monde qu’il devient prince-architrésorier de l’Empire en 1804.
C’est l’un des créateurs de la Cour des comptes. En 1810, il doit organiser le rattachement du royaume de Hollande à la France. Pendant les Cent-Jours, il accepte la charge de Grand-maître de l’Université, ce qui lui ôte le titre de Pair de France lors du second retour des Bourbons.
Il se retire alors dans sa propriété de Saint-Mesmes où il décède le 14 juin 1824. Il repose avec son frère, Jean-Baptiste Lebrun, comte de Rochemont (1736-1822), député puis sénateur de la Manche.
Titres : duc de Plaisance (1804), Pair de France (1814).
Histoire du cimetière : Le chemin qui borde le monument a pris son nom.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2005-10-14.