Elisabeth Charlotte Pauline de Meulan voit le jour le 2 novembre 1773. C’est la fille de Charles, comte de Meulan et seigneur d’Ablois (1738-1790) et de son épouse, Marguerite Jeanne de Saint Chamans (ca 1746-x).
Son père est receveur général de la généralité de Paris. Il se plait au commerce des gens de lettre et savants, et sa maison s’ouvre à une société brillante et spirituelle.
Son père meurt ruiné et laisse une veuve, trois fils et deux filles. Pauline, l’aînée, devient la véritable chef de famille. Elle lutte contre tous les obstacles avec une grande énergie et avec une persévérance qui finit le plus souvent par dompter la mauvaise fortune.
Obligée de quitter Paris en 1794, avec sa famille, en vertu d’une loi générale, elle se réfugie à Passy. Dans le calme de sa retraite, elle apprend à mieux connaître toutes les ressources de son esprit.
Elle s’occupe de nouvelles études. Elle médite les livres les plus sérieux de philosophie et de morale, se formant sur toutes les questions des idées personnelles. Pauline prend l’habitude d’écrire en mettant en ordre ses pensées. Frappées des qualités de son esprit et de son style, d’anciens amis de ses parents lui conseillent de tirer parti de son talent.
Le travail intellectuel n’avait jusque-là pour elle que la satisfaction d’un besoin de son esprit. Il devient une ressource pour améliorer le sort de sa famille. Un premier roman, Contradiction, fait connaître son nom. Elle en publie un second, La chapelle d’Ayton, peu de temps après. Pauline collabore au Publiciste, journal d’allures philosophiques timides, mais indépendantes.
Les innombrables articles qu’elle publie sur la littérature, la société, les spectacles, la mettent au rang des meilleurs écrivains de l’époque. Vers 1807, elle rencontre Jean-Jacques Guizot qui l’aide.
Ces deux natures puissantes se lient de confiance, d’abord, et de sympathie ensuite. Ils se marient le 9 avril 1812 et auront deux fils : François Édouard (1813-1813) et François Jean (1815-1837).
La disproportion d’âge et des divergences d’opinion n’empêchent pas cette union d’être parfaitement heureuse. L‘existence de Mme Guizot est douce et heureuse. Mais atteinte d’une maladie profonde et lente, elle s’éteint le 30 juillet 1827.
Le plus bel éloge de Mme Guizot est enfermé dans les lignes suivantes de M. de Resumat :
« Sa raison semblait disposer de sa volonté : la vérité régnait sur elle de droit divin. Ce mérite rare, c’est peut-être la dernière ambition du philosophe. Partout il faut l’admirer et la chérir, cette immuable harmonie de la raison du cœur, mais est-elle jamais plus digne d’admiration et d’amour qu’alors qu’elle unit la raison d’un sage et le cœur d’une femme ? ».
Sa dépouille est exhumée et transférée à Saint-Ouen-le-Pin (Calvados), auprès de son mari, le 30 juillet 1875. Dans la concession reposent encore le frère du ministre, Jean Jacques Guizot (1789-1835) et son épouse née Alexandrine Amélie Vincens (1791-1836).
Œuvres :
- Les Contradictions, ou ce qui peut arriver (1799) ;
- La Chapelle d’Ayton, ou Emma Courtenay (1799) ;
- Essais de littérature et de morale (1802) ;
- Écolier, ou Raoul et Victor (1821) ;
- Lettres de famille sur l’éducation (1826) ;
- Une famille (1828) ;
- Conseils de morale, ou Essais sur l’homme, la société, la littérature (1828).
Sources : Geneanet ; Wikipedia. Date de création : 2007-04-16.