Marc Chevalier voit le jour le 8 mai 1920, à Avignon (Vaucluse). Il fréquente le conservatoire de la ville pour y apprendre le violoncelle. En 1940, il intègre une petite troupe de théâtre issue du mouvement scout.
Il y fait la connaissance de Jean-Pierre Grenier et d’Olivier Hussenot. En 1943, la troupe crée La comédie des enfants de Madeleine Barbulée. En 1945, Marc Chevalier s’engage dans la troupe Le Chariot, conduite par Jean-Pierre Grenier pour jouer de la guitare.
Vers 1946, il rejoint la compagnie Grenier-Hussenot composée, entre autres, d’Yves Robert et des futurs Frères Jacques.
Extrait (de l’interview de Jean-Pierre Grenier parue dans Les Frères Jacques, par Cécile Philippe et Patrice Tourenne, 1981) :
« La compagnie Grenier-Hussenot a été la première à naître en France à la Libération, la première donc à former une troupe permanente dans laquelle figuraient entre autres Yves Robert, Jacques Hilling, Marie Mergey etc. Nous avions un objectif précis : le rejet, la destruction de fausses valeurs d’avant-guerre. Nous souhaitions ridiculiser ce théâtre officiel, soit par un répertoire nouveau qu’il a fallu fabriquer, soit par la manière d’aborder les textes dits classiques … Nous avions un public fantastique de gens envahissants les salles … Il y avait un contact extraordinaire avec les spectateurs : dialogues, échanges de courriers permanents. ».
Marc Chevalier accompagne la troupe à la guitare dans une pièce d’Yves Robert, Orion le tueur. C’est le début d’une passion pour la musique, l’humour et les chansons. Il fait la connaissance d’André Schlesser dans la pièce musicale Les Gueux au Paradis, montée par Maurice Jacquemont.
En 1947, il le retrouve au premier festival d’Avignon. Ils décident de monter à Paris pour y chanter ensemble, sous le nom de Marc et André. Ils se produisent, à Montmartre, chez Maître Pierre, grâce à Jacques Douai, puis chez Pom, au Lapin Agile… et, Rive Gauche, aux Assassins, au Quod Libet, au Méphisto et au Café de L’Écluse.
En 1949, au cabaret Le Lapin Agile, Ils rencontrent Brigitte Sabouraud et Léo Noël. Sur les quais de la Seine, en 1951, ce quatuor d’artistes fonde le cabaret L’Écluse. Peu à peu, ce cabaret devient, jusqu’en 1974, le cabaret de référence de la rive gauche. Il forme des dizaines de chanteurs dont beaucoup deviennent de grands noms de la chanson.
Marc et André assument, après le décès de Léo Noël et le départ de Brigitte Sabouraud, la direction de l’établissement.
Extrait (de Bernard Merle dans La lettre des amis de Barbara, n°28, 2006) :
« Deux voix parfaitement accordées pour promener sur les routes de France et de Belgique (Barbara les invita à Bruxelles dans son Cheval Blanc), de Navarre et d’Amérique, les trésors de notre répertoire. Une longue tournée sur les campus les y fit découvrir à toute une génération de jeunes yankees ».
En 1956, ils obtiennent le Grand Prix du Disque de l’Académie Charles Cros. Puis ils sont les chanteurs attitrés du TNP de Jean Vilar. Ils interviennent dans plusieurs pièces : L’Étourdi, Marie Tudor, Le Mariage de Figaro…
La chanson Les chemins de l’amour, extraite de l’album Chansons de théâtre, leur permet d’obtenir un second Grand Prix du Disque de l’Académie Charles Cros, en 1963. Ce titre, paroles de Jean Anouilh, musique de Francis Poulenc, a été écrit pour la pièce Leocadia, créée à Paris en 1940.
Dans les années 1970, Marc et André enregistrent un album de chansons pour enfants sous la direction de Jean Baitzouroff. En 1975, Marc Chevalier fonde le CREAR, centre de formation aux métiers d’art et de la communication qu’il dirigera jusqu’en 1994.
Par ailleurs, Marc Chevalier est président de l’Union Internationale de la Marionnette et président du Centre de la Chanson, futur Centre National du Patrimoine de la Chanson, des Variétés et des Musiques, de 1989 à 1999. Il met en place, en 2001, au sein du Conservatoire du 9ème arrondissement de Paris, une formation à la comédie musicale. Marc Chevalier décède le 18 juillet 2013.
Pour écouter les chemins de l’amour
Disques : Chansons de théâtre, chez Ades, comprenant 20 enregistrements sonores de théâtre de 1951 à 1962 ; Chansons pour enfants (1970).
Publications : Mémoires d’un Cabaret : L’Écluse, aux éditions La Découverte (1987).
Prix : Grand Prix du Disque 1956 de l’Académie Charles Cros ; Grand Prix du Disque 1963 de l’Académie Charles Cros
Sources : Wikipedia. Date de création : 2016-11-23.