Edmond Guillaume Bonnet-Duverdier voit le jour à Cadouin (Dordogne), le 13 septembre 1824. Il étudie quelque temps la médecine et s’adonne à l’enseignement. Il prend une part active avec Baudin, dont il est l’ami, au mouvement républicain de 1848. Proscrit après l’affaire du 13 juin 1849, dite du Conservatoire des arts et métiers, où il se trouve à côté de Ledru-Rollin, il se retire, à Jersey.
Il y vit plusieurs années. Il collabore alors à divers journaux démocratiques, tels que La sentinelle du peuple, dont il est le directeur, et L’homme, qu’il fonde avec Ribeyrolles. Edmond Guillaume Bonnet-Duverdier ne rentre en France qu’au lendemain du 4 septembre 1870. Il devient, en 1871, administrateur du journal Le peuple souverain. En avril 1873, il soutient, comme président du congrès démocratique de la Seine, la candidature de M. Barodet.
Il se fait élire membre du conseil municipal de Paris en novembre 1874, par le quartier Sainte-Marguerite (11ème arrondissement). Il prend une part importante aux travaux du conseil municipal qui le choisit, en 1875, comme vice-président. Aux élections législatives du 20 février 1876, Edmond Guillaume Bonnet-Duverdier, qui s’est nettement prononcé contre la politique « opportuniste » et contre la Constitution de 1875, échoue comme candidat républicain.
Il se présente le 9 avril de la même année à l’élection complémentaire qui a lieu pour remplacer Louis Blanc dans la 1ère circonscription de Saint-Denis. Il réunit alors 5 763 voix contre 6 308 accordées à M. Camille Sée qui est élu. Nommé président du conseil municipal de Paris en 1877, Bonnet-Duverdier, au cours d’un voyage officiel qu’il fait à Londres, accepte un banquet que lui offrent des proscrits de la Commune de 1871.
Il préside encore le conseil municipal. Peu de jours après le coup d’état du 16 mai, dans une réunion privée tenue à Saint-Denis, il fait un discours où le maréchal de Mac-Mahon est personnellement attaqué et qui se termine ainsi : « Luttons d’abord avec les urnes… puis il y a le moyen que vous connaissez. »
Et Bonnet-Duverdier, assure-t-on, complète sa pensée en faisant le geste d’un homme qui tire un coup de feu. Dénoncé aussitôt par la presse officieuse, on l’arrète le 1er juin sous la prévention d’offenses et de menaces envers le président de la République. On le condamne à 15 mois de prison et 2 000 francs d’amende.
Tandis qu’il subissait cette peine, le comité de la 2ème circonscription de Lyon le choisit comme candidat. Il est élu par 15 193 voix (19 937 votants et 24 524 inscrits). Le nouveau député sort de prison et va siéger à l’extrême gauche de la Chambre des députés.
Là, il vote constamment, mais sans jamais aborder la tribune. Un incident qui fit assez de bruit a motivé cette attitude. Au mois de janvier 1878, le conseil d’administration d’une école laïque du 9ème arrondissement porte contre Bonnet-Duverdier une accusation des plus graves, relativement à l’emploi de fonds votés par le conseil municipal pour subventionner une bibliothèque populaire.
Edmond Guillaume Bonnet-Duverdier proteste. Un jury d’honneur est constitué, composé de Charles Floquet, Horace de Choiseul, Madier de Montjau, Langlois et Albert Joly. Celui ci déclare que c’est «librement et irrévocablement que M. Bonnet-Duverdier a remis entre les mains de MM. Vazelle, Langlois et Vézin, délégués du conseil d’administration de l’école, sa démission de représentant du Rhône à la Chambre des députés, et qu’il n’y a pas lieu de la retirer. »
Bonnet-Duverdier la reprend cependant et porte la question devant ses électeurs. Après avoir entendu ses explications, la réunion organisée par les membres de son ancien comité électoral déclare que « le citoyen Bonnet-Duverdier conserve toute sa confiance. »
Il continue donc de siéger à la Chambre. Le 21 août 1881, il se fait réélire par deux circonscriptions de Lyon : la 2ème, avec 6,536 voix (13 315 votants, 19 943 inscrits), contre 6 345 à Thiers, par la 3ème, avec 5 164 voix (10 168 votants, 14 565 inscrits), contre 4 882 à M. Crestin.
Edmond Guillaume Bonnet-Duverdier opte pour la 2ème circonscription. Il reprend son siège, sur les bancs de l’extrême gauche, et vote contre les ministères Duclerc et Gambetta. Il soutient de ses votes chacun des articles de son programme radical socialiste. Edmond Guillaume Bonnet-Duverdier s’éteint à Paris, le 24 novembre 1882.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2009-12-21.