Pierre Gripari voit le jour à Paris, le 7 janvier 1925. Ses parents meurent durant la Seconde Guerre mondiale. Il doit alors abandonner ses études littéraires et exerce divers petits métiers : commis agricole … à l’occasion, pianiste dans des bals de campagne.
De 1946 à 1949, il s’engage comme volontaire dans les troupes aéroportées. De 1950 à 1957, il est employé à la Mobil Oil, où il assume les fonctions de délégué syndical de la CGT. Il arrête de travailler pour écrire. Mais ne parvenant pas à se faire publier, il travaille comme garçon de bibliothèque au CNRS.
En 1962, il se fait connaître par une pièce de théâtre, Lieutenant Tenant, créée à la Gaité Montparnasse, puis un récit autobiographique, Pierrot la lune, publié aux éditions de la Table ronde en 1963. Ses œuvres suivantes ne rencontrent pas le succès.
En 1974, Vladimir Dimitrijevi, patron des éditions L’Âge d’Homme, lui accorde une totale liberté d’auteur et accepte tous ses livres.
Communiste de tendance stalinienne de 1950 à 1956, Pierre Gripari se rapproche ensuite des milieux d’extrême droite et il devient membre d’Europe-Action.
Pierre Gripari explore à peu près tous les genres. Excellent connaisseur des patrimoines littéraires nationaux, il sait aussi mettre à profit les mythes et le folklore populaire, sans dédaigner les récits fantastiques et la science-fiction.
Extrait (de L’Arrière-monde) :
« Les seules histoires qui m’intéressent, sont celles dont je suis sûr, dès le début, qu’elles ne sont jamais arrivées, qu’elles n’arriveront jamais, qu’elles ne peuvent arriver. »
Le grand public le connait surtout comme écrivain pour enfants. Son œuvre la plus célèbre, les Contes de la rue Broca, paraît en 1967. La première édition passe inaperçue, mais la réédition par Gallimard lui apporte succès et célébrité. À la fin des années 1970, les illustrateurs Fernando Puig Rosado et Claude Lapointe contribuent à populariser ces contes. Ce recueil est traduit en Allemagne, au Brésil, en Bulgarie, en Grèce, en Hongrie, en Italie, au Japon, en Pologne et en Thaïlande.
Pierre Gripari est également critique théâtral pour le journal Écrits de Paris, ainsi que collaborateur du Spectacle du monde et de Défense de l’Occident. Il intervient fréquemment à la radio : sur Radio Courtoisie et sur France Culture.
Pierre Gripari traite aussi de l’homosexualité, qu’il vit sans complexes, sur un ton à la fois ironique et tragique. Sa conception des choses de l’amour constitue la base de son pessimisme.
Pierre Gripari meurt à Paris, le 23 décembre 1990, des suites d’une opération chirurgicale.
Le Dictionnaire des écrivains de langue (Larousse, 2001) le qualifie d’
« écrivain ironique, qui se tient à l’écart »
et commente :
« Quant à ses prises de position « fascistes », il faut y voir le goût de la provocation chez un homme à qui répugnaient la bonne conscience et les idées reçues, fussent-elles « démocratiques ». »
Romans :
- Lieutenant Tenant, théâtre, éditions Arthème Fayard (1962) ;
- Pierrot la Lune, éditions La Table Ronde (1963) ;
- L’Incroyable Équipée de Phosphore Noloc racontée par un témoin oculaire avec quelques détails nouveaux sur les gouvernements des îles de Budu et de Pédonisse, éditions La Table Ronde (1964) ;
- La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie Gripotard, éditions La Table Ronde (1968) ;
- Gueule d’Aminche, éditions Robert Morel (1973) ;
- Frère Gaucher ou le voyage en Chine, éditions L’Âge d’Homme (1975) ;
- Histoire du Prince Pipo, de Pipo le cheval et de la Princesse Popi, éditions Grasset-Jeunesse (1976) ;
- Pièces enfantines, éditions L’Âge d’Homme (1977) ;
- Pedigree du vampire, anthologie, Bibliothèque fantastique, éditions L’Âge d’Homme (1977) ;
- Les Vies parallèles de Roman Branchu, éditions L’Âge d’Homme (1978) ;
- Café-théâtre, éditions L’Âge d’Homme (1979) ;
- Le Conte de Paris, éditions L’Âge d’Homme (1980) ;
- Moi, Mitounet-Joli, éditions Julliard/L’Âge d’Homme (1982) ;
- Patrouille du conte, éditions L’Âge d’Homme (1982) ;
- Rose Londres, Histoire de Prose, Coll. Le Manteau, éditions Julliard/L’Âge d’Homme (1984) ;
- Jean-Yves à qui rien n’arrive, éditions Grasset-Jeunesse (1985) ;
- Le Canon, éditions L’Âge d’Homme (1986) ;
- Le Septième Lot, Julliard/L’Âge d’Homme (1986) ;
- Marelles, éditions De Fallois/L’Âge d’Homme (1988) ;
- Les derniers jours de l’Éternel, L’Âge d’Homme (1990) ;
- Monoméron, ou je ne sais quantième consultation du Docteur Noir sur la vraie religion du peuple , Coll. Le Bruit du Temps, éditions L’Âge d’Homme (1991).
Contes et nouvelles :
- Diable, Dieu et autres contes de menterie, éditions La Table Ronde (1965) ;
- Contes de la rue Broca, éditions La Table Ronde (1967) ;
- L’Arrière-monde et autres diableries, éditions Robert Morel (1972) ;
- Nanasse et Gigantet, éditions Grasset-Jeunesse (1978) ;
- Pirlipipi, deux sirops, une sorcière, éditions Grasset-Jeunesse (1978) ;
- L’Évangile du rien, anthologie, éditions L’Âge d’Homme (1980) ;
- Paraboles et fariboles, éditions L’Âge d’Homme (1980) ;
- Les Contes de la Folie Méricourt, éditions Grasset-Jeunesse (1983) ;
- La Rose réaliste, Coll. Contemporains, éditions L’Âge d’Homme (1985) ;
- Nouvelles Pièces enfantines, éditions L’Âge d’Homme (1986) ;
- Contes cuistres, éditions L’Âge d’Homme (1987) ;
- Sept farces pour écoliers, éditions Grasset-Jeunesse, (1988) ;
- Contes d’ailleurs et d’autre part, coll. Grands lecteurs, éditions Grasset-Jeunesse (1990) ;
- Le Musée des apocryphes, nouvelles, éditions L’Âge d’Homme (1990) ;
- Énigmes, devinettes pour les enfants illustrées par Puig Rosado, éditions Grasset-Jeunesse (1992) ;
- Fables et confidences, fables, Coll. Le Bruit du Temps, l’Âge d’Homme (1995).
Prix : prix Voltaire pour l’ensemble de son œuvre (1976) ; prix de la nouvelle de l’Académie Française pour Contes cuistres (1988).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2019-05-03.