Étienne Marie Mélingue voit le jour rue des Carmes, à Caen (Calvados), le 16 avril 1807. C’est le fils de Jean Mélingue, préposé aux douanes, volontaire de 1792, et de Suzanne Boulon. Son frère Adolphe décède enfant. Son père l’envoie à l’école gratuite de peinture et de sculpture de la ville. Il y obtient le Prix de sculpture dans la classe de M. Odelli.
Il fait ses débuts dans une petite troupe ambulante de Caen avant d’être admis dans la troupe du cirque Francini. Tout jeune, il abandonne Caen pour Paris où il obtient un emploi de sculpteur à l’église de la Madeleine.
Mais sa passion du théâtre le poursuit. Il se fait engager dans la troupe du père Dumanoir qui va l’escroquer. Il parcourt le Nord de la France avec son ami Hippolyte Tisserant (1809-1877) mais l’aventure se termine par un échec cuisant et le retour au domicile paternel.
Sitôt remis, il repart pour Paris où il rencontre la grande actrice Catherine Joséphine Duchesnois qui le recommande à Alexandre Soumet. Les frères Jules et Edmond Sevestre l’engagent. Il joue alors au Montparnasse, puis au théâtre de Belleville où il retrouve son ami Tisserant.
Il part aux Antilles jouer la tragédie. A son retour en France, il est engagé au théâtre de Rouen. C’est Marie Dorval, de passage à Rouen, qui l’entraîne à Paris et le présente à Alexandre Dumas père. Harel étant en déconfiture, il quitte la Porte Saint-Martin pour l’Ambigu-Comique, où il devient le comédien de Frédéric Soulié.
Parmi ses amis, il compte Adolphe Hauer, Auguste Raffet, Narcisse Diaz de la Pena qui lui dédicacent un œuvre en 1838. Il devient un interprète populaire du drame romantique au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Il fait partie de la Troupe historique de Dumas.
Etienne Marie Mélingue s’installe au 22 rue Levert à Paris dans le quartier de Belleville. Il épouse, en 1838, Théodorine Thiesset (1813-1886), l’actrice retenue par Victor Hugo pour jouer le rôle de Guanhumara dans Les Burgraves à la Comédie française où elle reste dix ans. Il aura deux fils, Gaston Mélingue, né en 1840, et Lucien Étienne Mélingue, né en 1841, tous deux peintres, qui auront leur atelier dans les remises de la propriété.
Un de ses plus grands succès est le rôle-titre du drame de Paul Meurice, Benvenuto Cellini, où il démontre son double talent d’acteur et de sculpteur en modelant une statue d’Hébé sous les yeux des spectateurs. Il part en province pour représenter cette pièce et perd tous ses effets : costumes, accessoires, collection d’armures et de curiosités, dans l’incendie du théâtre de Bordeaux en 1856.
Napoléon III et l’Impératrice Eugénie l’aident financièrement après ce malheur. Anaïs Aubert, actrice l’entraîne dans un endroit charmant qu’elle a découvert : Veules-les-Roses (Seine-Maritime). Il y fait construire une maison.
Ses amis le suivent en ces lieux : les peintres de Cock, Antoine Chintreuil, Harpignies, mais aussi d’autres comédiens comme Paul Meurice, Leroux de la Comédie Française, Eugène Pierron de l’Odéon, Gabriel Marty, et des hommes de lettres, comme Dumas fils, José-Maria de Heredia … et Victor Hugo !
Il propose plusieurs statuettes à diverses expositions, notamment une de Gilbert Duprez en Guillaume Tell. Etienne Marie Mélingue s’éteint à son domicile parisien à l’âge de 68 ans, entouré des siens, en 1875.
Sources : Jules Truffier (Jules) Mélingue, Série Acteurs et Actrices d’Autrefois, Librairie Félix Alcan, Paris 1925 ; Wikipedia. Date de création : 2011-02-14.
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