Né le 13 septembre 1914, au Caire (Egypte), Henri Curiel est fils de banquier et issu d’une famille juive francophone de nationalité italienne. Bénéficiant du régime dit des Capitulations, la famille réside en Egypte depuis la campagne d’Egypte du général Bonaparte en 1798.
Lors de l’abolition des capitulations, il prend la nationalité égyptienne, bien que ne parlant pas l’arabe. Très tôt, il mène une action politique dans son pays. En 1939, il fonde « l’Union démocratique» et participe également à la « Fondation des Amitiés Françaises». En 1943, c’est le « Mouvement égyptien de libération nationale», d’obédience communiste.
Le pouvoir du roi Farouk, en 1950, l’expulse comme activiste communiste et le prive de sa nationalité égyptienne. Il s’installe alors en France qu’il ne quittera jamais jusqu’à sa mort. Henri Curiel se pose en tant que communiste orthodoxe. Dès son arrivée en France, c’est tout naturellement qu’il entre en contact avec le PCF, par l’entremise d’Alain Marti.
Mais rapidement ses rapports avec le parti qui ne tolère pas la déviance, se détériorent. Marti tombé en disgrâce, le parti écarte Curiel jusqu’à en faire un ennemi officiel du parti. En 1952, la rupture est consommée quand Curiel soutient le coup d’état en Egypte du colonel Nasser.
En 1957, le PCF vote les pleins pouvoirs à Guy Mollet, Henri Curiel, pour sa part, prend position pour une Algérie indépendante. Il rejoint le réseau Jeanson dit des « Porteurs de valises». C’est un membre redoutable par son habileté, son intelligence et son sens inné de l’organisation.
En 1960, Francis Jeanson est arrêté, Curiel devient alors le principal animateur du groupe. Il fonde à la même époque le «Mouvement anticolonialiste français». Mais on l’arrête et on l’emprisonne pendant dix-huit mois à la prison de Fresnes. Il est frappé d’un arrêté d’expulsion qui ne sera jamais appliqué.
Il met en place une organisation dénommée «Solidarité» pour les militants des mouvements de lutte pour l’indépendance et la liberté des peuples. L’Algérie soutient et finance ce mouvement jusqu’à la chute de Ben Bella. On trouve Henri Curiel dans le soutien apporté aux peuples sous la dictature (Espagne de Franco, Portugal de Salazar, Grèce des colonels, Chili de Pinochet).
Dans le conflit israélo-palestinien, il joue un rôle de médiateur entre partisans de la paix des deux camps. Il est incontestable qu’Henri Curiel déchaîne les inimitiés de beaucoup de monde et de nombreux responsables politiques. En 1976, le magazine «Le Point» lance une campagne de presse contre lui. On l’accuse d’être le chef d’un réseau terroriste géré par le KGB soviétique.
La DST l’assigne à résidence, mais, faute de preuve, lui rend sa mobilité. Le 4 mai 1978, deux hommes s’introduisent dans son immeuble à Paris. On abat froidement Henri Curiel au sortir de son ascenseur. L’OAS et ses commandos DELTA revendiquent l’exécution, mais l’enquête qui a suivie a remis en cause cette responsabilité.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2006-12-21.