Henry Duveyrier voit le jour le 28 février 1840, à Paris. C’est le fils de Charles Duveyrier, auteur dramatique, et le neveu de l’auteur dramatique Anne Honoré Joseph Duveyrier dit de Mélesville (1787-1865).
Voulant explorer l’Afrique, Henri prend des leçons d’arabe avec l’orientaliste Fleischer. Son père finit par accepter sa vocation. Il prépare alors un voyage d’essai jusqu’aux abords du Sahara en achètant tous les ouvrages nécessaires.
Au printemps 1857, il effectue ce court voyage en Algérie, sous la direction du géographe Oscar Mac Carthy. Débarqué à Alger, le 26 février 1857, il débute par une excursion à Kandouri. Il y rencontre le saint-simonien Auguste Warnier qui exercera une grande influence sur sa vie.
Le 8 mars, en compagnie de Mac Carthy, il part pour une course plus longue : Djelfa et Laghouât. Il en revient, au milieu d’avril, par Bou Zid et Caïd Djelloul. Le géographe Charles Maunoir publiera, après sa mort, le journal de cette première exploration, Journal de voyage dans la province d’Alger.
Fin 1857, il rentre en relation, à Londres, avec l’explorateur allemand de l’Afrique centrale, Heinrich Barth. A son retour, il prépare un voyage de pénétration au cœur du Sahara, avec les ouvrages de Richardson, Barth, Overweg et Vogel qui y ont fait des missions, de 1850 à 1853.
Le 1er mai 1859, il quitte Paris. Parti de la province de Constantine en mai 1859, il se dirige sur le pays des Beni-Mzab. Il étudie la contrée qu’habite la confédération mzâbite et pousse une reconnaissance sur El Goléa, ville dans laquelle aucun Européen n’a encore pénétré. Il y est très mal accueilli.
Le reste de l’année 1859, il consacre ses recherches au proche Sahara algérien puis, les six premiers mois de l’année 1860, au Sahara tunisien. En juin, il reçoit des instructions et des subsides du gouvernement pour entreprendre l’exploration du pays des Touareg. Il doit recueillir tous les renseignements pouvant servir à l’établissement de relations commerciales entre le Soudan et la colonie algérienne.
Il part aussitôt mais il ne réalise rien de ses projets. En effet, les mouvements d’une colonne française ont mis en effervescence le Touât. Il ne peut donc s’en approcher et ne peux pas non plus aller au Hoggar. En revanche, il séjourne chez les Touaregs Azgar.
Après plusieurs mois passés dans le Sahara algérien et tunisien, il atteint Ghadamès, en août 1860, et parvient à s’attirer la protection du chef touareg Ikhenoukhen, auprès de qui il demeure sept mois. Ensuite, il ne dépasse pas Ghat, dont les portes se ferment devant lui.
Il arrive, épuisé à Tripoli, le 2 août 1861, d’où un vapeur le ramène, en octobre, à Alger. Là, une grave maladie le terrasse : probablement une hémorragie intestinale et un traumatisme psychologique grave. Celle-ci le laisse, plusieurs mois, sans mémoire et sans raison.
Auguste Warnier, spécialiste du monde « indigène », s’empare alors de ses notes et commence à rédiger, à sa place, le rapport demandé par le gouvernement. Ce rapport sera publié en 1864 sous le titre Les Touaregs du Nord.
Il vaut au jeune explorateur la grande médaille d’or de la Société de géographie, dont il devient l’un des piliers. Le livre donne des Touaregs Kel Ajjer une image favorable. On projette alors de faire traverser le Sahara par le chemin de fer. Une colonne chargée de l’étude préparatoire quitte Laghouat, en novembre 1880, et entreprend, sous la direction du colonel Flatters, de traverser le Hoggar.
Mais elle est massacrée au début de l’année 1881 : les Touaregs comprennent maintenant que ces voyageurs isolés ne sont que l’avant-garde d’une armée d’occupation. Ne soupçonnant pas combien les Touaregs s’effraient de l’expansion française au Sahara, Henry Duveyrier ne parvient pas à s’expliquer leur croissante hostilité.
Très affecté par les événements du Sahara et déçu de ne pas pouvoir entreprendre de nouveaux voyages Henry Duveyrier se sent abandonné lorsque, le 16 janvier 1890, son ami Charles de Foucauld entre à la Trappe de Notre-Dame-des-Neiges.
Il met fin à ses jours, à 52 ans, le 25 avril 1892, à Sèvres (Hauts-de-Seine). Il y est enterré selon son souhait. Mais, en 1929, la Société de géographie fait transférer ses cendres dans le tombeau de la famille Duveyrier. Là, il repose avec son père, l’auteur dramatique et saint-simonien, Charles Duveyrier (1803-1866).
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (22 janvier 1862).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2022-05-17.