Hippolyte François Alfred Chauchard voit le jour à Paris, le 22 août 1821. Il devient commis au magasin Au Pauvre Diable aux appointements de 25 francs par mois. En 1855, il s’associe avec Auguste Hériot et Charles Eugène Faré pour louer le rez-de-chaussée de l’Hôtel du Louvre, qui vient d’ouvrir ses portes rue de Rivoli, où ils créent « Les Galeries du Louvre ».
Les locaux sont loués à La Compagnie Immobilière de Paris et les frères Pereire avancent des fonds pour le lancement de l’affaire. En 1857, Faré se retire, à tort car le commerce ne cesse de prospérer. En 1879, les deux associés sont en mesure de racheter l’ensemble de l’immeuble (qui abritait encore récemment le Louvre des antiquaires). Après deux ans de travaux, ils ouvrent Les Grands Magasins du Louvre.
Chauchard vend ses parts, pour une raison inconnue, en 1885. La société disparaîtra en 1974.
Chauchard réunit de vastes collections de peintures et d’objets d’art. En novembre 1890, il achète pour 750 000 francs-or, L’Angélus de Millet que se disputent plusieurs musées américains.
Selon André Becq de Fouquières :
«De son vivant, il se faisait beaucoup prier avant de consentir à montrer ses chefs-d’œuvre. Mais lorsqu’on est parvenu à vaincre sa résistance, il vous en récompensait en vous offrant un souvenir. Dans ses magasins, on donnait aux enfants un ballon. Dans sa galerie de l’avenue Vélasquez, les adultes recevaient soit une médaille à l’effigie de Chauchard, soit un moulage de son buste ! »
Alfred Chauchard loue à la ville de Paris le château de Longchamp, dans le Bois de Boulogne. Il habite un vaste hôtel particulier 5 avenue Vélasquez (Paris, VIIIe) à proximité du parc Monceau. Demeuré célibataire, Chauchard meurt sans héritier, le 5 juin 1909, à Paris. Il a soigneusement ordonné ses funérailles, qu’il veut grandioses.
Son cercueil, en bois d’amarante orné de ciselures de bronze et de cuivre, coûte 48 000 francs. Il y repose revêtu d’un habit noir, avec le cordon de la Légion d’honneur en sautoir, portant un gilet boutonné de perles précieuses d’une valeur de 500 000 francs. Enfin, son linceul est en drap d’or. Tout cela vaudra à la sépulture d’être violée par des voleurs.
Personnage ambigu et un mégalomane, il aurait souhaité que tous ses amis suivent son enterrement en portant l’une des pièces de sa collection de tableaux. Son service funéraire est grandiose et démesuré, le 10 juin 1909, c’est le Tout Paris qui suit les cinq corbillards. Cinquante serviteurs pressent le pas alors derrière leur maître défunt.
Le peuple de Paris prend le coup de sang et se fâche. Les chapeaux et casquettes restent sur les têtes et les injures commencent à fuser. Le ministre doit s’enfuir devant la foule menaçante. Celle ci veut empêcher le convoi de pénétrer dans la rue de la Roquette et la police doit charger.
Alfred Chauchard lègue ses collections au musée du Louvre et une somme de 12 millions de francs à l’homme politique Georges Leygues, dont la femme et les deux filles reçoivent en outre un million chacune.
Pour voir son enterrement de première classe
Distinctions : chevalier (12 juillet 1880), officier (16 mars 1885), commandeur (20 juillet 1892), grand-officier (14 décembre 1900) de la Légion d’Honneur.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2008-02-10.
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