Georgette Gall nait le 8 juin 1878 dans la nouvelle commune du Vésinet, créée trois ans plus tôt. C’est la fille naturelle de Suzanne Amélie Gall (1847-1925) et d’un père non inconnu. Le 7 juillet 1884, Edmond Richard Wallace (1840-1887) la reconnait dans un acte notarié établi par Maître Charles Paul Tollu, à Paris. Edmond Richard Wallace lui-même est fils naturel du philanthrope et collectionneur d’art, sir Richard Wallace (1818-1890).
Sa mère est une artiste dramatique sous le Second Empire, notamment au théâtre du Prince Impérial, sous le pseudonyme de Mademoiselle Avril. La vie parisienne bat au rythme des grands bals organisés par la cour impériale et des nombreux spectacles des théâtres. Edmond Richard Wallace fréquente ce monde des plaisirs et des frivolités. De sa rencontre avec mademoiselle Avril, naîtront quatre enfants : Marie Richard Georges, le 2 mai 1872, Richard Henri, le 12 mars 1875, Edmond Georges Richard, le 4 octobre 1876, et, enfin, Georgette Gall. Ces quatre enfants seront reconnus par Edmond Richard Wallace, le 7 juillet 1884 à Paris.
Georgette Wallace n’a que 9 ans lorsque son père meurt d’une crise cardiaque, le 12 mars 1887 à Paris (16ème). Le 4 mai 1897, Georgette et sa mère réussissent à s’échapper de l’incendie qui ravage le Bazar de la Charité.
Georgette Wallace, de confession protestante, interprète des chants liturgiques au Temple à Paris vers l’âge de douze ans. Afin de ménager sa voix, la jeune fille suit des cours de déclamation dramatique chez Mme Victor Roger, jusqu’en 1900. Elle poursuit parallèlement des études vocales chez Mme Rosine Laborde. Elle donne une audition, à la Salle Pleyel, au mois de juin 1896.
Georgette Wallace intègre également la classe de musique vocale d’ensemble de Louise Vincent-Carol en 1898 et 1899. Lors d’une nouvelle audition, le public remarque
« Mlle Georgette Wallace, dont la belle voix de contralto, admirablement conduite, a fait sensation dans le grand air du Prophète ».
Au cours de cette période Georgette Wallace rencontre le compositeur Jules Massenet qui accompagne au piano les élèves de Louise Vincent-Carol. En 1900, le compositeur connaît assez bien la jeune cantatrice pour lui dédier une première mélodie : On dit… sur un poème de Jean Roux, le 12 janvier 1901. Georgette Wallace est à la première de Phèdre de Jules Massenet au théâtre de l’Odéon, le 8 décembre 1900.
Le pseudonyme de Lucy Arbell est mentionné pour la première fois dans les registres de l’Opéra de Paris le 13 mars 1903. Lors d’un entretien au journal Excelsior, elle confie :
« c’est M. Gailhard, mon directeur de l’Opéra, lors de mes débuts, qui m’a donné le pseudonyme de Lucy Arbell, mon nom de famille lui ayant paru trop long ».
Le 23 octobre 1903, débute la jeune Lucy Arbell à l’Opéra de Paris, dans Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns et le 4 janvier 1904. Elle chante deux autres fois Samson et Dalila à l’opéra de Paris, les 28 octobre et 2 novembre 1903. L’année suivante, les 3, 5 et 8 mars 1904, elle interprète le personnage de Maddalena dans Rigoletto à l’opéra de Monte-Carlo. Puis elle joue le rôle d’Amnéris dans Aïda les 18, 23 et 24 mars suivants à l’opéra de Paris.
Jules Massenet lui offre plusieurs mélodies. Huit mois après la disparition de Jules Massenet, Lucy Arbell joue le dernier rôle du maître, Colombe dans Panurge, le 25 avril 1913 au théâtre de la Gaîté-Lyrique à Paris. Au théâtre de l’Opéra-Comique, elle chante Charlotte de Werther de 1911 à 1914, que Jules Massenet a composé en 1892.
Lucy Arbell se retire définitivement de la scène en 1931. Elle se consacre à une œuvre charitable, l’Orphelinat des Arts. Elle fait don de sa propriété, La Garenne, à Bougival (Yvelines) et de sa résidence de Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados), La Favorite, à cette œuvre. Sa mort survient le 21 mai 1947, à Bougival (Yvelines).
Rôles :
- Perséphone dans Ariane le 31 octobre 1906 ;
- Thérèse dans l’opéra du même nom le 7 février 1907 à Monte-Carlo, puis le 19 mai 1911 à Paris ;
- Amahelli dans Bacchus le 2 mai 1909 ;
- Dulcinée dans Don Quichotte créé à Monte-Carlo le 19 février, puis à Paris le 12 décembre 1910 ;
- Posthumia dans Roma le 17 février 1912 à Monte-Carlo et Paris le 24 avril 1912.
Distinctions : chevalier de la légion d’honneur (30 janvier 1936) ; officier d’Académie (4 janvier 1904).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia ; Thierry Engels. Date de création : 2021-04-17.
Photos
