Jean Mauricheau-Beaupré voit le jour le 21 février 1920, à Marseille (Bouches-du-Rhône). ». C’est le fils de l’historien d’art et conservateur de musée de Versailles, Charles Mauricheau-Beaupré. Il est élevé au sein même du château de Versailles et très introduit dans le milieu des beaux-arts grâce à son père. Il s’engage, après des études de journalisme, dans la France libre en juin 1943, en Algérie.
D’abord affilié au réseau Kléber, il devient chef de groupe du réseau Alliance rattaché au SR Air (Groupe Maurice). Celui ci opère dans le sud-est de la France (littoral méditerranéen de Marseille à la frontière italienne). Dit Fontaine dans la Résistance, il termine la guerre avec le grade de sergent parachutiste affecté aux FAFL.
Fervent gaulliste (il est apparenté à la famille du général) et membre du RPF, il entre ensuite à la DGER, organe de renseignement. La DGER devient le SDECE, en 1946, où il intègre le service « Action ». Dit JMB, habitant à l’époque dans les combles du Louvre, il donne tous ses rendez-vous aux Tuileries.
Journaliste en parallèle à Paris Match, il devient, en 1957, rédacteur en chef du Courrier de la colère, organe du mouvement gaulliste créé par Michel Debré. Il y écrit de nombreux articles de manière anonyme. Après l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir, il entre officieusement au cabinet du premier ministre. Puis il rejoint les réseaux africains de Jacques Foccart.
Il travaille, comme chargé de mission, au secrétaire général pour la Communauté (de décembre 1959 à juin 1974). Il œuvre au rapprochement de la France avec le président congolais Fulbert Youlou (1961-août 1963). Puis avec d’autres chefs d’État tels que Tshombé ou Félix Houphouët-Boigny, cet homme de l’ombre mène de nombreuses opérations « spéciales ».
De son bureau d’Abidjan, il joue un rôle non négligeable dans la guerre du Biafra (1967-1970). Dit Monsieur Jean et Mathurin chez les mercenaires du Biafra, il considère, avec les milieux chrétiens dont il est proche, que ce conflit est d’abord religieux. Il soutient donc l’ethnie des Ibos en leur envoyant en masse des mercenaires (dont Bob Denard) et des armes.
Vingt ans plus tard, c’est l’un de ceux qui équipent les milices de Charles Taylor avant qu’elles n’envahissent le Liberia. « Maniaque du secret », « barbouze en chef des réseaux Foccart » … Pilier de la Françafrique, on le considère comme une illustration exemplaire de la politique africaine française des années 1960 et 1970.
Par ailleurs, c’est l’époux de Klara Maria Grathwohl (1920-) dont il a une fille, Anne.
Il meurt le 27 novembre 1996. Il repose avec son père, Charles Mauricheau-Beaupré (1889-1953), conservateur du château de Versailles.
Sources : Geneanet. Date de création : 2021-11-11.