Arsène Housset, dit Houssaye, nait à Bruyères (Aisne), le 28 mars 1814 dans une famille d’agriculteurs apparentée à Condorcet. Le jeune homme s’enfuit de chez lui, en 1832, à dix-sept ans. Il arrive à Paris où il mène dès lors une vie de bohême.
Engagé dans une troupe de baladins, il compose des chansons. Il se lie d’amitié avec Gérard de Nerval et Théophile Gautier, qui logent comme lui dans l’impasse du Doyenné (sensiblement sur le site de l’actuelle place du Carrousel), Jules Janin, et Alphonse Esquiros.
Ils ont pour point commun de collaborer à la revue L’artiste. Arsène Houssaye en devient le directeur en 1843. Il y accueille de jeunes écrivains comme Théodore de Bainville, Henri Murger, Charles Monselet, Champfleury et Charles Baudelaire.
Arsène Houssaye collabore également à deux autres revues : La Revue des Deux Mondes et La Revue de Paris. Il collabore également avec son ami Jules Sandeau. Dans «le Spleen de Paris», Charles Baudelaire lui dédie les poèmes en prose. Mais la publication de ces textes dans La Presse, en 1862, est néanmoins à l’origine d’une brouille entre les deux hommes.
Houssaye souhaite que certains de ces textes soient purement et simplement supprimés, ces poèmes pouvant, à son avis, choquer les lecteurs. Il en retarde la publication par tous les moyens, cela aboutit à la rupture du contrat qui affecte durement Charles Baudelaire, toujours à court d’argent.
En 1848, à la veille de la révolution, il participe au mouvement réformateur. Au cours du banquet des étudiants, il harangue haut et fort les picards et champenois. Il se présente aux élections législatives dans le département de l’Aisne, mais malheureusement pour lui, il est battu par Odilon Barrot.
Grâce à l’influence de Rachel, alors toute puissante, de 1849 à 1856, il est nommé administrateur général de la Comédie Française. Il fait entrer dans le répertoire les pièces de Victor Hugo, d’Alexandre Dumas, d’Alfred de Musset, de François Ponsard et de Léon Gozlan. Malgré une forte augmentation de la dette, son administration correspond à une période faste et de remarquables succès pour le Théâtre-Français. Il est nommé inspecteur des musées de province en 1857.
En 1866, il devient directeur de La revue du XIXe siècle. Après la guerre de 1870, il fonde La Gazette de Paris puis La revue de Paris et de Saint-Pétersbourg. Arsène Houssaye est président de la Société des Gens de Lettres en 1884.
Son livre le plus connu est sans aucun doute son «Histoire du quarante-et-unième fauteuil de l’Académie Française» (1845), ouvrage qui passe en revue tous les grands écrivains qui n’ont jamais appartenu à l’illustre académie, il en imagine les discours de réception.
Il ne tentera jamais de poser sa candidature à l’Académie Française, mais son fils, l’historien Henry Houssaye (1848-1911) en sera membre en 1894.
Arsène Houssaye est riche, il entreprend de faire construire un hôtel de style Renaissance à l’emplacement de l’actuel 39 avenue de Friedland, orné de médaillons d’Auguste Clésinger.
Emile Zola qui fréquente les « Mardis » d’Arsène Houssaye, avenue de Friedland, l’appelle dans l’éloge funèbre qu’il prononce lors de ses obsèques, le 29 février 1896 :
« Un des derniers grands chênes de la forêt romantique ».
Arsène Houssaye décède le 26 février 1896 à Paris. Son fils, l’historien et académicien Henry Houssaye (1848-1911), repose à quelques pas de lui.
Œuvres :
Romans :
- La couronne de Bleuets ;
- Une Pécheresse ;
- La Vertu de Rosine ;
- Les trois sœurs ;
- Mademoiselle Mariani ;
- Mademoiselle Rosa.
Comédies :
- Les caprices de la Marquise ;
- La comédie à la fenêtre ;
- Le duel à la tour.
Poésies :
- Les Sentiers perdus ;
- La Poésie dans les bois ;
- La Symphonie de vingt ans, cent et un sonnets.
Essai : Les Confessions.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2006-04-07.