Jan Doornik, de nationalité hollandaise, voit le jour à Paris, le 26 juin 1905. Il commence ses études en France et les poursuit en Suisse. C’est en Belgique où il réside pour affaire que les évènements de mai 1940 le surprennent. Il se trouve dans l’impossibilité de rejoindre La Haye, il décide alors de gagner la France.
Jan Doornik décide de résister et de combattre les Allemands. Il arrive à Paris vers le 20 mai, les pieds en sang. Il se présente à l’attaché militaire néerlandais qui lui conseille d’attendre une convocation. Mais Jan Doornik ne veut pas attendre et, le 18 juin, il s’embarque à Bordeaux pour gagner Cardiff où il rejoint un corps hollandais dans lequel il s’engage comme volontaire dans une formation de choc.
Il prend part alors avec son unité à des opérations sur les côtes françaises. C’est au cours de l’une d’entre elles, tous les officiers ayant été tués, qu’il prend le commandement du détachement. Il parvient à ramener ses camarades à la base. Cette action lui vaut une nomination au grade d’officier.
Il se met en rapport entre temps avec des officiers des Forces Françaises Libres. Avec l’appui du général de Gaulle et de la Reine Wilhelmine, l’autorisation de s’engager dans les FFL. On l’intègre avec le grade de lieutenant. Jan Doornik est volontaire immédiatement pour des missions en France occupée. Il est chargé de reconnaître les installations de la Kriegsmarine sur la côte française.
Jan Doornik débarque à Plogoff à la fin du mois de septembre 1940. Il se rend ensuite à Paris où il retrouve son frère Yves. Il passe des informations à Londres par l’Espagne. Ensuite, grâce à son frère, il passe en zone libre. Il crée une nouvelle filiale à Vichy. Jan Doornik tente de franchir la frontière espagnole pour rallier Gibraltar, mais il échoue.
Il tente alors de passer par la Suisse, il parvient à Genève où il rencontre le Consul de Grande-Bretagne. On le renvoie à Vichy pour y réceptionner le lieutenant Barlier envoyé d’Angleterre pour le seconder. Les membres du réseau Nemrod établissent la première liaison libre de radio à Nantes.
Le lieutenant de vaisseau d’Estienne d’Orves rejoint à son tour la France et prend la direction des opérations. Doornik le rencontre pour la première fois dans un café de Montparnasse, le 4 janvier 1941. Les deux hommes décident de repartir pour Londres à la fin du mois.
A la suite de la trahison du radio télégraphiste, peu de membres de ce groupe échappent aux arrestations. Doornik arrive à Nantes. Informé du désastre, il se cache à Plogoff dans une ferme où un détachement le surprend. Il est emprisonné à Angers et ensuite transféré à Berlin où il retrouve Barlier et d’Estienne d’Orves. Ils sont tous trois ramenés au Cherche Midi, de sinistre mémoire, en fin février.
Le procès des trois hommes s’ouvre le 13 mai 1941. Douze jours plus tard, on les condamne à mort. La Cour martiale, signe spontanément leur recours en grâce, idem, le conseiller allemand Keyser, qui, ému par la droiture et le courage des condamnés, soumet à Hitler un recours en grâce à leur endroit, en vain.
Les trois hommes obtiennent de passer leur dernière nuit ensemble dans la même cellule. De même, ils obtiennent que leurs yeux ne soient pas bandés au moment d’être exécutés. Le lendemain, 29 août 1941, à l’aube, on les fusille au Mont Valérien, Doornik le dernier.
Distinctions : Compagnon de la Libération (7 mars 1945), croix de la résistance des Pays-Bas.
Sources : -. Date de création : 2006-04-17.