Pierre Goldman, fils d’un résistant juif d’origine polonaise, nait à Lyon (Rhône), le 22 juin 1944. Son père l’enlève à sa mère, partie en Pologne, en 1947. Il souhaite « que son fils ne soit pas élevé dans un pays antisémite et raciste » (sic). Son destin est dès lors indissociable de celui de son père, Alter Mojze Goldman, né le 17 novembre 1909, à Lublin (Pologne).
Celui-ci fuit l’antisémitisme ambiant et vient en France. Mais, rapidement déçu par la réalité française, il part alors en Allemagne. Là, pressentant les horreurs à venir, il revient très vite en France. Il pratique assidûment le basket-ball dans un club d’ouvriers immigrés, le YASK (Yiddische Arbeiter Sporting Klub), qui fournira plus tard aux FTP-MOI (Francs-Tireurs Partisans-Main d’Œuvre Immigrée) leurs plus redoutables combattants.
Il devient alors communiste et militant. Pierre, depuis l’âge de 12 ans, est en internat. Renvoyé du lycée d’Evreux, il entre en seconde au collège d’Etampes en 1960-61. C’est la période la plus calme et la plus sereine de sa vie. Le seul souvenir qui semble l’avoir marqué pendant cette période, c’est l’éphémère putsch d’Alger en 1961 qui fait trembler la France sur ses bases.
Pour résumer le cours de sa vie très mouvementée et caractéristique des années 70, il est tour à tour insoumis, militant antifasciste viscéral puis mêlé à des guérillas en Amérique du Sud. Cette vie le conduit en France à la délinquance. On trouve son nom associé à des braquages de commerces, notamment de pharmacies. En 1969, au cours du braquage d’une pharmacie rue Richard Lenoir, deux femmes sont abattues. On pense de suite à lui.
Malgré les témoignages douteux et incohérents, on le juge et, au terme d’un procès bâclé, on le condamne à la prison à perpétuité en 1974. On le rejuge, en 1976, suite à une campagne d’opinion très virulente, et on le reconnait innocent. Pendant qu’il est en prison, il écrit un plaidoyer pour affirmer son innocence Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France, véritable curriculum vitae, dévoilant la profondeur de son personnage.
Il écrit aussi L’ordinaire mésaventure d’Archibald Rapoport, roman en 1977, cet ouvrage, presque auto biographique, sème le doute sur la personnalité et les actes de Pierre Goldman. Pour certains, c’est l’aveu de la culpabilité de son auteur.
Le 20 septembre 1979, on l’assassine devant l’hôpital de la Croix Rouge dans le 13ème arrondissement de Paris. Un groupe d’extrême droite mal nommé, « Honneur de la Police », revendique cette action, mais on n’a jamais élucidé l’affaire. Une foule énorme, de près de dix mille personnes, accompagne sa dépouille jusqu’au cimetière.
Pour lire l’article du Monde sur l’affaire Goldman.
Sources : Journal Le Monde (05/03/2011) ; Wikipedia. Date de création : 2006-01-14.