Pierre Overney voit le jour en 1948. Il devient ouvrier et militant maoïste de la Gauche Prolétarienne (GP) installée à Flins et Billancourt. Les entreprises Renault le licencient après une distribution d’un tract intitulé «On assassine à Paris», incitant les ouvriers à commémorer le massacre de Charonne de février 1962. Jean-Antoine Tramoni, agent de sécurité de Renault, le tue, le 25 février 1972 à 14h30, devant les grilles de l’avenue Émile-Zola, alors qu’il cherche à entrer dans l’usine avec un groupe de camarades.
L’événement a lieu en présence de nombreuses personnes dont le journaliste Claude-François Jullien du Nouvel Observateur. Un photographe de l’APL présent également prend des photographies dont celles de l’assassinat. Qui est Pierre Overney ? Un jeune militant mao de la GP, un fils d’ouvriers agricoles, un « pauvre », mais pas un saint. Ironie de l’histoire, au même moment, en Chine, Nixon trinque avec Mao.
Autre ironie, Raymond Marcellin, le ministre de l’Intérieur, autorise les obsèques publiques de Pierre Overney pour isoler le Parti communiste (absent du défilé) et pourrir l’Union de la gauche. Ses obsèques donnent lieu à un immense mouvement de foule, surmonté de drapeaux noirs et rouges. Plus de 200 000 personnes sont présentes.
L’an qui suit, l’anniversaire de sa mort donne lieu encore à un rassemblement important. Durant des années, des militants infatigables veillent sur sa tombe, l’entretiennent et la visitent régulièrement.
Aujourd’hui, le temps a fait son œuvre et Pierre Overney a rejoint la cohorte des victimes presque oubliées, Nicolas Lallemand, Malek Oussekine, etc. L’assassin de Pierre Overney, Jean Antoine Tramoni, est lui aussi tué… et oublié.
Sources : -. Date de création : 2008-05-12.
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