Maria Teresa Mota Rodrigues voit le jour à Tomar (Portugal), en 1941. A 12 ans, elle écrit pour participer aux premières émissions de la radio et de la télévision portugaise pour enfants et est acceptée. Elle dit que c’est pour compenser l’absence de son père, que sa mère a fui très tôt, emmenant, à Lisbonne, fille et fils, loin de leur ville natale de Tomar.
À Lisbonne, elle écrit à la directrice du Théâtre national. Elle devient ainsi la plus jeune embauchée, jouant dans Les Sorcières de Salem. Elle reçoit, à 20 ans, en 1961, le prix de la critique dramatique portugaise pour son interprétation de Juliette dans Roméo et Juliette de Shakespeare.
En 1963, éblouie par le Festival d’Avignon de Jean Vilar, elle se décide à fuir la dictature portugaise pour Paris. Elle entre non seulement au Centre de la rue Blanche mais aussi à la Sorbonne, grâce à une bourse de la Fondation Gulbenkian.
Elle fonde avec son époux Richard Demarcy (1942-2018), en 1969, le Naïf Théâtre. Celui-ci propose des spectacles oniriques à la beauté surréaliste, avec une scénographie proche des rêves.
Teresa Mota est aussi une brillante intellectuelle. Après une maîtrise sur Molière et un doctorat sur Le conte et le théâtre, elle finit par enseigner à la Sorbonne Nouvelle-Paris 3 dans les années 1990 et jusqu’à 2008, quand elle a renoncé à la scène.
Elle veut transmettre la culture portugaise aux enfants de l’immigration qui l’ignorent. Elle interprète, en 1989, en portugais, Ode maritime, du poète portugais qu’elle vénère, Fernando Pessoa.
C’est la mère d’Emmanuel Demarcy-Mota, actuel directeur du Théâtre de la Ville, à Paris. Entre elle et lui règne un amour passionné et une admiration réciproque. Il dit d’elle :
« Teresa avait un regard si aigu et profond sur les choses. C’était une femme libre, qui détestait l’autorité, qui avait fui la dictature. Elle ne s’est jamais soumise. Son rapport au théâtre passait par la poésie. Elle devenait poésie. Avec une immense concentration de jeu qui m’évoque maintenant le théâtre asiatique ».
Elle décède le 1er janvier 2022, à 81 ans, d’un cancer des poumons.
Théâtre : Disparitions, inspiré de Lewis Carroll (1979) …
Sources : monde-moderne.com. Date de création : 2022-02-06.
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