Emmanuel Bondeville nait le 29 octobre 1898, dans une famille modeste de Rouen (Seine-Maritime). Son père, bedeau à l’église Saint-Nicaise, le met tôt au contact de la musique par le truchement de l’orgue et de la musique sacrée. Il est élève de Jean Déré. Son père meurt en 1916 de la tuberculose.
La ruine de la famille qui s’ensuit le force à abandonner en classe de première des études pourtant brillantes (prix d’excellence et quatorze nominations) au collège Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle, à Rouen, faute de moyens.
Il entre alors comme ouvrier aux Chantiers navals de Normandie, tout en poursuivant des activités musicales grâce à un cousin, l’abbé Charmoilles, curé d’une paroisse où il peut continuer à exercer sa maîtrise de l’orgue. Sa mère se suicide en 1917.
Emmanuel Bondeville devance alors l’appel sous les drapeaux, pour rejoindre le 43e régiment d’artillerie de campagne sur le front de la Marne dans l’armée Mangin. Il débute la musique par l’orgue et est organiste de l’église Saint-Nicaise de Rouen ou Notre-Dame de Caen. Il commence à écrire de la musique vers 1923, des œuvres pour pianos, des poèmes symphoniques, des opéras comiques et même des opéras.
Parallèlement, il devient en 1935 directeur musical de radios (Radio Tour Eiffel, Radio Paris, Radiodiffusion française) puis directeur artistique de Radio Monte-Carlo. En 1949, il devient directeur de l’Opéra-Comique, et de 1950 à 1969, directeur de l’Opéra de Paris.
En 1959, il est élu au fauteuil 4 de la section composition musicale à l’Académie des Beaux-Arts, et en 1964, secrétaire perpétuel. Il deviendra, en 1986, secrétaire perpétuel d’honneur. Sa troisième épouse, Dominique Plessis, avec qui il animait une émission sur France Musique, Une saison d’opéra, meurt en 1970.
Il épouse alors la mezzo-soprano d’origine roumaine Viorica Cortez à qui il avait dédié son opéra Antoine et Cléopâtre. En 1966, il est élu président de la Fondation Maurice Ravel, succédant à Marguerite Long. Il est secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts. Il meurt le 26 novembre 1987, à Paris.
Œuvres :
- Les Illustrations, triptyque symphonique composé de : Le Bal des pendus (1929), Ophélie (1931), Marine (1933) ;
- L’École des maris, opéra-comique d’après la comédie homonyme de Molière ;
- Madame Bovary, drame lyrique d’après le roman homonyme de Flaubert, créé à l’Opéra-Comique le 1er juin 1951 ;
- Illustrations pour Faust (1942) ;
- Gaultier-Garguille (1951), poème symphonique ;
- Symphonie lyrique (1956) ;
- Symphonie chorégraphique (1961) ;
- Antoine et Cléopâtre, opéra créé à l’Opéra de Rouen en 1974 ;
- ainsi que des mélodies ou quelques motets de musique sacrée (Tantum Ergo, Ecce Panis, etc.).
Distinctions : commandeur des Arts et des Lettres, grand-officier du Mérite.
Sources : Site ODB-Opera (des passionnés d’opéra) ; Wikipedia. Date de création : 2012-06-04.