DAVID Jacques Louis (1748-1829)
France

autoportrait, 1794 - Musée du Louvre

Jacques Louis David nait à Paris, le 30 août 1748, dans une famille de classe moyenne. Son père est négociant en fers à Paris, puis titulaire d’une charge fiscale dans le Calvados. En décembre 1757, son père meurt dans un duel. Sa mère se détache de Jacques Louis et le délaisse. David a juste neuf ans.

Ce sont deux de ses oncles architectes, François Buron puis Jacques François Desmaisons, qui le recueillent. Toute sa vie, il sera marqué par cette déchirure familiale. Ce n’est pas un élève brillant, mais il reçoit une bonne éducation classique au Collège des Quatre-Nations.

A seize ans, il commence à étudier l’art à l’Académie royale avec le peintre Joseph Marie Vien. Il remporte le Grand Prix, en 1775, et rentre à l’Académie de peinture, en 1783. François Boucher, cousin éloigné de sa mère, est d’abord pressenti pour le former, mais celui ci estime le jeune David plus proche de Vien.

Jacques Louis montre des dispositions pour le dessin à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Il obtient en 1771, le second prix au Prix de Rome, avec son œuvre le Combat de Minerve contre Mars. Il manque le premier prix également, en 1772, avec Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé. Idem en 1773 avec Mort de Sénèque. David fait alors une tentative de suicide.

Il obtient finalement ce premier prix en 1774, ce qui lui ouvre, aux frais du Roi, un séjour de quatre années à Rome au palais Mancini. Joseph Marie Vien vient d’être nommé directeur de l’Académie de France à Rome, David, accompagné de ce dernier, part pour un très long séjour de six ans dans la ville éternelle.

Il y étudie les antiques, collectionne les relevés et croquis d’architecture, de statues et de bas-reliefs. L’ensemble de ses dessins compose douze volumineux recueils. David revient à Paris à la fin de 1780. Il expose au prestigieux salon du Palais du Louvre un Bélisaire. Cette œuvre, d’un style pur néo-classique, lui permet d’être reçu à l’Académie. Entre 1780 et 1785, il voyage en Italie.

Il se marie en 1782. La situation de son beau-père qui dote généreusement sa fille, donne à David les moyens financiers nécessaires pour survivre. Pendant la période révolutionnaire, son épouse effrayée par la violence des convictions révolutionnaires de son époux demande et obtient le divorce. Après la chute de Robespierre, elle lui pardonne et se réconcilie avec lui.

Ils se marient à nouveau en 1796. C’est à cette époque qu’il crée son style néoclassique en prenant comme sujet des sources antiques. Ses tableaux représentent bien souvent des thèmes moralisateurs et patriotiques. Pendant ces temps troublés, David s’implique dans la vie politique et participe aux grands évènements de la Révolution.

David est député à la Convention nationale, en 1792. Il siège avec la Montagne, aux côtés de son nouvel ami Maximilien de Robespierre. Il tente alors de faire supprimer l’Académie souhaitant venger ses trois échecs passés. David est aussi membre du Comité d’instruction publique et fait partie du Comité de sûreté générale. Il vote la mort du roi en janvier 1793. Il participe à la condamnation de près de trois cent personnes qui seront guillotinées.

David propose un inventaire de tous les trésors nationaux, ce qui fait de lui l’un des fondateurs des musées en France. Il joue un rôle très actif dans l’organisation du Louvre et offre un poste à Jean Honoré Fragonard, réduit à la misère à cause de son style suranné.

David est le maître d’œuvre des cérémonies officielles révolutionnaires, comme celle du transfert des cendres de Voltaire au Panthéon. Il peint, à cette époque, Marat assassiné. En tant que membre du Comité de sûreté, David signe un très grand nombre d’ordres d’arrestations qui mênent leurs victimes sur l’échafaud. A la chute de Robespierre, David est compris dans la liste des proscrits, mais prévenu par un ami, il ne va pas à la Convention et échappe ainsi à l’arrestation et au couperet.

Il s’empresse alors de renier son ami Robespierre. Les Thermidoriens l’épargnent tout d’abord, puis décident de l’emprisonner. Ses étudiants se mobilisent et obtiennent son élargissement, le 28 décembre 1794. Durant son emprisonnement, il peint son Autoportrait, et Les Sabines, son œuvre magistrale. Oubliant son jacobinisme ardent, les succès de Bonaparte en Italie le séduisent.

En 1797, il rencontre le général Bonaparte et le convainc de réaliser son premier portrait. Dès lors, de 1799 à 1815, David lie son sort à celui de l’aigle, dont il célèbre la gloire en évitant de faire allégeance. Il devient le peintre officiel du premier empire et est couvert d’honneurs. L’empereur Napoléon le nomme en 1804 Premier Peintre, fonction qu’a occupée Charles Le Brun auprès du Roi Louis XIV.

Il reçoit la même année la commande du tableau du Sacre et la Distribution des Aigles. Il réalise le Sacre en trois ans. Vers la fin de l’empire, les commandes se font rares. David achève son tableau Léonidas aux Thermopyles en mai 1814, alors que Napoléon vient d’abdiquer et de partir pour l’île d’Elbe. Pendant les Cent-Jours, l’Empereur prend le temps de venir voir le tableau, reçu comme un suprême hommage par David.

Après la bataille de Waterloo, avec la Restauration et le retour de Louis XVIII, David, républicain, régicide et valet de l’usurpateur, est définitivement proscrit du royaume de France et part en exil, après la loi du 12 janvier 1816. L’Italie lui refuse l’asile, la Belgique accepte de le recevoir. Il retrouve à Bruxelles d’autres français compagnons d’infortune : Barrère, Pierre Joseph Cambon, Merlin de Douai, Thibaudeau, Charles Jean-Marie Alquier et Emmanuel Joseph Sieyès.

David exécute de nombreux portraits de la haute société bruxelloise. Il refuse toutes les interventions visant à obtenir son retour en France. Il reste en Belgique jusqu’à sa mort. Presque octogénaire, il exécute sans commanditaire, en 1824, un tableau de plus de trois mètres de haut, Mars désarmé par Vénus la grâce. Jacques Louis David s’éteint le 29 décembre 1825, à Bruxelles (Belgique).

Le gouvernement français refuse à sa famille de faire revenir sa dépouille en France. Ceci fait dire à Pierre-Jean de Béranger :

« Quoi ! L’on repousse son cercueil et l’on hérite de sa gloire. »

On l’inhume donc à Bruxelles, au cimetière du quartier Léopold. Plus de quatre mille personnes suivent ses obsèques. Il est ensuite transféré, en 1882, au cimetière d’Evere où il repose sous un obélisque.

Toutefois, avant l’enterrement, son fils Eugène emporte son cœur à Paris et le dépose auprès de sa mère, Charlotte David, décédée peu après lui, le 26 mai 1826. Dans cette sépulture repose aussi son beau-frère, le baron Claude Marie Meunier, général (1770-1846).

Extrait (de Bruxelles, notre capitale par Louis Quiévreux, p. 102) :

« 29 décembre 1825. Exilé en Belgique depuis le retour des Bourbons, Jacques-Louis DAVID décède à son domicile, au numéro 679 de la rue Guillaume à Bruxelles (actuellement, rue Léopold, n°7), un hôtel de maître situé à l’arrière du théâtre de La Monnaie. Son trépas fut, pour Bruxelles, une perte générale. Comme les héros victorieux, David est exposé, embaumé, dans sa maison. Les Bruxellois, défilant devant son lit, purent apercevoir, au-dessus de la couche, son œuvre Le Passage du Mont Saint-Bernard. »

Sources : -. Date de création : 2006-03-17.

Photos

Monument

La tombe est ornée d’un médaillon en bronze, œuvre de Charles Normand, datée de 1829.

Inscriptions : À la mémoire de Jacques Louis David, peintre français, décédé en exil le 29 Xbre 1825. Son cœur est déposé dans ce caveau, près du corps de son épouse, compagne de ses malheurs.

François Eugène DAVID, né le 27 avril 1784, décédé le 19 août 1830.
Laure Émilie Félicité DAVID, Vve du Lt Gl Bon MEUNIER, 26 8bre 1786 – 15 avril 1863.
Charles Louis Jules DAVID, né à Paris le 19 février 1783, mort à Paris le 25 janvier 1854.
Pauline Jeanne DAVID Vve du Lt Gl Bon JEANIN 26 8bre 1786 – 10 8bre 1870.

Jacques Louis Jules DAVID CHASSAGNOLE petit-fils de DAVID, né le 16 mai 1829, mort le 2 septembre 1886.
J.P.E . MEUNIER Petit fils de DAVID, né à Paris le 31 aout 1816, décédé le 30 aout 1833.
Claude Marie MEUNIER lieutenant général gendre de DAVID, né le 4 aout 1770, décédé le 1er avril 184[.].
Léonie Marie de NEUFFORCE Vve de Jules DAVID CHASSAGNOLLE, née le 7 mai 1857, morte le 11 juillet 1893.

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Date de la dernière mise à jour : 14 mai 2022