Léon (Alpinien) Cladel voit le jour à Montauban (Tarn-et-Garonne), le 13 mars 1835. Il est issu d’une famille catholique d’artisans et d’agriculteurs du Quercy. Son père, Pierre Cladel, est bourrelier, métier fort prisé et rentable à l’époque. Après un grand nombre de procès, il finit ruiné et ne laisse à son fils que le mobilier du Moulin et un appartement à Montauban.
Léon Cladel monte à Paris à l’âge de vingt ans. Homme de lettres, il se construit une solide réputation de romancier naturaliste dont la matière principale était le peuple. Il aime d’ailleurs mettre en avant ses origines paysannes quercynoises. Il se fait connaître dans un cercle restreint par son premier roman, Les Martyrs ridicules, préfacé par Charles Baudelaire.
L’ensemble de son œuvre connaît un réel succès en France et en Belgique. D’ailleurs, il adhère à l’Académie Goncourt dès sa création avec des auteurs comme Alphonse Daudet, Zola… Puis il retourne vivre dans son Quercy natal, où il écrit sur la vie des paysans. Revenu à Paris, Léon Cladel publie deux romans, ses meilleures œuvres, Le Bouscassié (1869) et La Fête votive de Saint-Bartholomée Porte-Glaive (1872).
Léon Cladel vit de près la Commune. S’il n’y joue pas un rôle prépondérant, il manque cependant d’être fusillé comme suspect par les hommes de Thiers. Cette période est présente dans un grand nombre de ses œuvres : Trois fois maudites (1876) – qui lui vaut un séjour en prison -, Les Va-nu-pieds (1883), Revanche (1887) et Urbains et Ruraux (1890). Mais son œuvre majeure sur la période est I.N.R.I (1887). Dans ce roman, il tente de réhabiliter la Commune.
Le 14 novembre 1871, il épouse, à Paris, une jeune musicienne de confession juive : Julia Mullem. Tous les deux sont non pratiquants, mais leurs origines marquera les prénoms de leurs cinq enfants : Judith Jeanne, Sarah Marianne, Rachel Louise, Eve Rose, Perrine Esther et Marius-Léon.
Sa fille Judith se lancera à son tour dans une carrière littéraire et écrira une biographie de son père. Son fils Marius deviendra sculpteur spécialisé dans les monuments aux morts, après la Première Guerre Mondiale.
De tempérament colérique et de santé fragile, Léon Cladel meurt à Sèvres (Hauts-de-Seine), en 1892, à 58 ans. Il repose avec sa fille, la femme de lettres Judith Cladel (1873-1958), son fils, le sculpteur Marius Cladel (1883-1948), et sa petite fille, Dominique Rolin (1913-2012), autrice.
Son buste, en bronze, par son fils Marius, a été détruit par les nazis.
Hommages : Quatre rues portent son nom : une à Lafrançaise (Tarn-et-Garonne), une à Montauban (Tarn-et-Garonne), une à Limoges (Creuse) et l’autre à Sèvres (Hauts-de-Seine).
Sources : Judith Cladel, La Vie de Léon Cladel, suivie de Léon Cladel en Belgique, par Edmond Picard, A. Lemerre (1905). Date de création : 2009-12-16.