Auguste Luchet voit le jour en 1806. C’est le fils d’un vérificateur de l’enregistrement et des domaines. Il grandit à Dieppe où ses parents déménagent en 1813. Élève brillant mais d’une famille sans fortune, on le place, à 13 ans au greffe de la justice de paix de Dieppe. Il travaille ensuite chez un armateur puis un banquier et, en 1823, décide de partir pour Paris où il souhaite se lancer en littérature.
A Paris, il travaille alors chez un marchand de la rue Saint-Martin, milieu qui le dégoute totalement et qu’il exprimera dans son roman autobiographique Frère et sœur. Il passe quelque temps chez un marchand de draps avant de se lancer dans le journalisme.
Malheureusement, il se retrouve rapidement à la rue et reste deux ans dans la misère avant de trouver une place de sténographe à la Chambre des Députés où il rencontre, entre autres, Alphonse Rabbe, Louis Reybaud et Léon Gozlan qui lui permettent d’entrer dans leur revue politique La Jeune France.
Repéré par Jacques Coste, il devient journaliste au Temps, puis passe au Journal de Paris et prend une part active à la révolution de 1830, ce qui lui vaut un exil de cinq ans en Belgique puis à Jersey. C’est un collaborateur du Talisman, du Siècle (1849), du Républicain de Seine-et-Marne (1850) et de la revue La Vigne (1866).
Ses pièces sont représentées sur les plus grandes scènes parisiennes : théâtre de l’Ambigu, théâtre de la Porte-Saint-Martin, théâtre Beaumarchais etc.
Son roman Le Nom de famille lui vaut de comparaître, avec son éditeur Hippolyte Souverain, devant le jury de la cour d’assises le 10 mars 1842. Il est condamné à deux ans de prison et 1 000 frs d’amende « pour excitation à la haine et au mépris du gouvernement et provocation à la haine de classes ».
On lui doit aussi des ouvrages sur la vigne et le vin. Enfin, Luchet fut aussi gouverneur du château de Fontainebleau, en 1848. Auguste Luchet s’éteint en 1872, à Paris. Les liens entre Auguste Luchet et Théodose Herbet, figurant sur l’inscription, ne nous sont pas connus.
Œuvres :
- Paris, esquisses dédiées au peuple parisien et à M. J.-A. Dulaure, Paris, J. Barbezat (1830) ;
- Henri le prétendant, roman, Paris, Urbain Canel, Adolphe Guyot (1832) ;
- Le Brigand et le Philosophe, drame en 5 actions, avec Félix Pyat, Paris, Duvernois (1834) ;
- Ango, drame en cinq actes, six tableaux, avec un épilogue, avec Félix Pyat, Paris, Ambroise Dupont (1835) ;
- Un mariage de cour, crime et silence, Paris, H. Souverain (1835) ;
- Thadéus le ressuscité, avec Michel Masson, Paris, Boulé (1836) ;
- Frère et Sœur, roman, Paris, Souverain (1838) ;
- Justes frayeurs d’un habitant de la banlieue à propos des fortifications de Paris, Paris, Pagnerre (1840) ;
- Récit de l’inauguration de la statue de Gutenberg et des fêtes données par la ville de Strasbourg les 24, 25 et 26 juin 1840, Paris, Pagnerre (1840) ;
- Le Nom de famille, Paris, Souverain (1842) ;
- Le Passe-partout, Paris, Souverain (1844) ;
- Le Confessionnal de sœur Marie, Paris, Souverain (1847) ;
- Souvenirs de Jersey, guide du voyageur français dans cette île, St. Hélier, Ph.-J. Ouless (1847) ;
- Souvenirs de Fontainebleau, Fontainebleau, Reullier (1848) ;
- Le Cordonnier de Crécy, drame en 5 actes, avec Jean-François Desbuards, musique d’Olivier Métra, Paris, Barbré (1854) ;
- Fontainebleau, paysages, légendes, souvenirs, fantaisies, Paris, Hachette (1855) ;
- La Marchande du Temple, drame en 5 actes, avec Jean-François Desbuards, musique de Charles-Alexandre Fessy, Paris, Dondey-Dupré (1856) ;
- Les Mœurs d’aujourd’hui : le tabac, le jeu, le canot, le pourboire, la blague, la pose, le chantage, le loyer, la boutique, l’exil, Paris, Coulon-Pineau (1858) ;
- La Côte-d’Or à vol d’oiseau, lettres écrites à M. L. Havin, après la récolte de 1857, Paris, Michel-Lévy (1858) ;
- Le Clos de Vougeot et la Romanée-Conti, Paris, Bénard (1859) ;
- La Science du vin, lettres écrites à M. L. Havin, après la récolte de 1859, Paris, Michel-Lévy Frères (1861) ;
- Les Mauvais Côtés de la vie, souvenirs d’exil, Paris, Édouard Dentu (1862) ;
- L’Art industriel à l’Exposition universelle de 1867 : mobilier, vêtement, aliments (1868) ;
- Album révolutionnaire, Paris, Proux (1869).
Sources : -. Date de création : 2008-05-26.