Jeanne-Marie Le Guillou, dite Jenny, nait dans le Finistère en 1801. On ne sait pratiquement rien de son enfance et de sa jeunesse. Elle entre au service du peintre Eugène Delacroix vers 1835. Elle y restera jusqu’à la mort de l’artiste, recueillant son dernier souffle, le 13 août 1863. C’est sa fidèle gouvernante, presque sa garde du corps, veillant sur son maître et ami avec un dévouement total, épargnant au peintre tout souci matériel.
Au fil des ans, elle devient son amie et sa confidente. Eugène Delacroix dit d’elle, en 1855, c’est
« le seul être dont le cœur soit à moi sans réserve.»
Alexandre Dumas l’évoque dans La causerie sur Delacroix, publiée dans le journal La Presse en 1864, en voici quelques lignes :
« «Delacroix racontait que c’est en peignant Marino Faliero qu’il a trouvé sa théorie des couleurs. Il lui fallait pour son doge décapité et ses sénateurs, des manteaux d’or, et il avait inutilement employé les jaunes les plus éclatants : ses manteaux étaient restés ternes. Il résolut d’aller au Louvre étudier les Rubens, pour essayer de ravir à cet autre titan le feu du ciel. Delacroix chargea alors sa camérière, sa gouvernante, sa bonne, sa Jenny Le Guillou, d’aller chercher un cabriolet. Jenny vint au bout d’un quart d’heure annoncer que le cabriolet était à la porte… »
Delacroix émet le vœu que sa fidèle gouvernante et amie repose près de lui, afin qu’elle veille sur lui pour l’éternité comme elle l’a si bien fait de son vivant. Jenny Le Guillou décède en 1869, et le plus justement du monde, elle prend place à deux pas du tombeau du peintre sous une simple dalle ne portant que ses initiales J. & G.
Merci à Thierry Engels pour son aide dans la rédaction de cette notice.
Pour découvrir la généalogie de Jenny Le Guillou
Pour lire l’article sur Jenny Le Guillou par Anne-Lise Sérazin
Sources : -. Date de création : 2006-09-19.