ELIASBERG-GEDON Jeanne (1903-1991)
Allemagne

Jeanne Eliasberg-Gedon naît en Bavière (Allemagne) en 1903 dans une famille d’artistes. Son père, Joseph Rauch, est sculpteur. Sa mère, dont elle empruntera le nom de jeune fille pour signer ses œuvres, est la fille de Lorenz Gedon, architecte, sculpteur et décorateur.

Jeanne Gedon passe ses premières années en Bavière et à Florence. Suite au divorce de sa mère qui épouse en secondes noces le peintre bohême et excentrique Franz Naager, elle accompagne ces derniers lors de leurs séjours en Italie. Attirée par la peinture, elle s’inscrit dès 1922 dans l’atelier de Hans Hoffmann à Munich. Puis, après avoir vécu deux ans à Venise, elle se rend en 1928 à Paris pour y poursuivre ses études à l’académie Ranson.

Elle y rencontre le jeune peintre Paul Eliasberg, juif apatride d’origine russe et originaire de Munich. Elle se lie avec lui et épouse, dix ans plus tard, en 1938. Une fille naît de cette union en 1941. Pendant la guerre, le couple se réfugie d’abord à Aix en Provence alors en zone libre. Puis il vit, dans la clandestinité, dans un hameau perdu du sud-ouest de la France, dans des conditions extrêmement précaires.

Tous deux naturalisés en 1947, sont confrontés, dans l’après-guerre, à de grandes difficultés pécuniaires et sont contraints d’accepter des travaux alimentaires. Après s’être essayée sans succès aux dessins de mode et de tissu, elle fait des ménages pour survivre. Cette situation se prolonge jusqu’au début des années 60. Paul Eliasberg rencontre alors ses premiers succès en Allemagne ainsi qu’une autre femme avec laquelle il partagera une grande partie de sa vie, sans toutefois divorcer.

Dès lors, mue par un besoin impérieux de s’exprimer, elle emploie ses journées à dessiner sans se préoccuper de la nature du support, souvent du papier à lettre de mauvaise qualité. La destruction partielle du quartier des Halles qui a lieu à cette époque lui fournit une source importante d’inspiration.

En outre, elle illustre épisodiquement des écrits de Gérard de Nerval, Saint John Perse et de Lautréamont. Sur le tard, elle découvre les peintures de catastrophes attribuées à Monsu Desiderio pour lesquelles elle éprouve une grande affinité. Conjointement elle écrit quelques poèmes et commence la rédaction de romans ou nouvelles, toujours inachevés.

Conscient de la valeur artistique de cette production, Paul Eliasberg contacte plusieurs directeurs de galerie. Parmi ceux ci, le Docteur Hartmann l’expose, dès 1969, à plusieurs reprises dans sa galerie à Munich, ainsi que Hans H. Heidenheim dans la galerie Ursus Presse, à Düsseldorf

Par ailleurs, de 1970 à 1985, elle expose chaque année dans la « Neue Gruppe » au Haus der Kunst, à Munich. Bien que le dessin reste son domaine de prédilection elle s’initie à la gravure. Elle devient membre du Münchner Radiervereins où elle expose également. En France, elle s’attire les éloges de Jean Dubuffet et certaines de ses œuvres se trouvent dans la collection de l’Art brut à Lausanne.

Après le décès de son mari, en 1983, et le grand âge venant, elle cesse graduellement ses activités créatrices. Elle décède en 1991. Elle repose avec son mari, lui aussi peintre, Paul Eliasberg (1907-1983).

Pour voir le site consacré à Jeanne Gedon

Sources : -. Date de création : 2013-07-12.

Monument

Inscriptions :

Paul ELIASBERG artiste peintre 1907-1983.
Jeanne ELIASBERG-GEDON artiste peintre 1903-1991.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 7 mars 2022