Robert Hakim voit le jour le 19 décembre 1907, à Alexandrie (Egypte). Robert Hakim est le frère des producteurs Raymond et André Hakim. Marié à une fille de Darryl F. Zanuck, André Hakim est producteur aux Etats-Unis pour la 20th Century Fox. Robert Hakim fait ses premiers pas au cinéma en 1926, comme attaché au service location de Paramount à Paris.
A partir de 1931, il s’oriente vers la production comme assistant de production aux Studios de Joinville. Puis ils évoluent vers l’exploitation comme directeur et propriétaire des cinémas parisiens : L’Alhambra et Le Biarritz. A partir de 1934, Robert et Raymond Hakim deviennent producteurs et créent la société Paris Film Production.
Jusqu’en 1940, les Hakim produisent des films de bonne facture, interprétés par les grandes vedettes de la période : Pépé le Moko (1936) de Julien Duvivier, avec Jean Gabin et Mireille Balin, et La Bête humaine (1938) de Jean Renoir, avec Jean Gabin et Simone Simon, demeurent deux grands classiques du cinéma d’avant-guerre à forte résonance sociale.
L’occupation allemande contraint les frères Hakim (Robert, Raymond et André) à rejoindre le cercle des exilés à Hollywood. En 1945, Robert et Raymond signent leur première production outre-Atlantique (Loew-Hakim, Inc) avec The Southerner (1945) de Jean Renoir. Ensuite, suivent des productions (RKO et UA) aux génériques riches en stars : notamment Ginger Rogers dans Hearbeat (S. Wood, 1946) et Henry Fonda dans The Long night (Anatole Litvak, 1947).
De retour à Paris en 1951, Robert et Raymond réorganisent Paris Films, et retrouvent avec Casque d’or (J. Becker, 1951) cette qualité qui avait fait leur réputation avant-guerre. Les co-productions avec l’Italie leur permettent de se développer tout en s’internationalisant : sur les écrans vedettes françaises et étrangères se côtoient pour le plus grand plaisir des publics : Fernandel au côté de la jeune première Pier Angeli (Mam’zelle Nitouche d’Y. Allégret, 1953) ; Raf Vallone et Simone Signoret (Thérèse Raquin de Marcel Carné, 1953) ; Anthony Quinn et Gina Lollobrigida (Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy, 1956).
Véritables touches à tout du cinéma, les Hakim se démarquent des poncifs du cinéma. Ainsi, ils produisent des films de plus grande envergure notamment L’Aventura (1959), œuvre charnière dans les films du réalisateur italien Michelangelo Antonioni. De plus, ils approchent la Nouvelle Vague, alors chasse-gardée des producteurs Georges de Beauregard et Pierre Braunberger. En effet, ils produisent trois films de Claude Chabrol, notamment A double tour (1959), considéré comme le premier succès commercial de la Nouvelle Vague.
A partir des années soixante, les productions des frères Hakim se font les témoins de la libéralisation des mœurs avec des films d’auteurs chargés de sensualité, sensualité présente autant dans l’écriture que dans le jeu des interprètes féminines : Jane Fonda et Anna Karina (La Ronde, Roger Vadim (1964), Catherine Deneuve (Belle de Jour, Luis Bunuel, 1966), Vanessa Redgrave (Isadora, K. Reisz, 1968), Anicée Alvina (Le Rempart des béguines, G. Casaril, 1972), ou encore Sylvia Kristel (La Marge, W. Borowczyk, 1976).
Seul, Robert Hakim produit Marthe Richard au service de la France (R. Bernard, 1937) ; Lumières de Paris (R. Pottier, 1938) et Without honor (I. Pichel, 1949). Il décède le 9 février 1992, à Paris. Il repose avec son frère, producteur lui aussi, Raymond Hakim (1909-1980).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2019-08-23.