Pierre Mathieu-Bodet voit le jour à Saint-Saturnin (Charente), le 16 décembre 1816. C’est le fils de Mathurin Mathieu-Bodet, maire de Saint-Saturnin, et de Marie Maillochaud.
Il étudie le droit à Paris et se fait recevoir docteur en 1842. En 1846, il achète une charge d’avocats aux conseils. Membre du conseil général de la Charente en 1845, il est élu, le 23 avril 1848, représentant de la Charente à l’Assemblée constituante. Il siège parmi les conservateurs, fait partie du comité des finances.
Après avoir obtenu sa réélection à l’Assemblée législative, le 13 mai 1849, dans le même département, le premier sur 8 candidats, il désapprouve les décrets du 22 janvier 1852, relatifs aux biens des princes d’Orléans, et donne sa démission.
Il reprend ses travaux d’avocat à la Cour de cassation. Il devint, en 1863, président de l’Ordre des avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation jusqu’en 1865. Mathieu-Bodet ne revient dans la vie parlementaire qu’aux élections pour l’Assemblée nationale. Le 8 février 1871, il est représentant de la Charente, le 3ème sur 7.
Il prend place au centre droit. Plusieurs fois membre de la commission du budget, il s’occupe d’affaires plus que de politique et parle spécialement sur les matières économiques.
Par ailleurs, Pierre Mathieu-Bodet est élu, le 8 octobre 1871, membre du conseil général de la Charente pour le canton d’Hiersac. Il devient secrétaire de ce conseil de 1863 à 1870 puis président de 1871 à 1874.
Le 20 juillet 1874, il prend la succession de Magne, comme ministre des Finances. Il conserve ce portefeuille jusqu’au 10 mai 1875. Il adresse au président de la République un long rapport, qui est très remarqué, sur la situation financière, la nécessité d’impôts nouveaux et la révision du cadastre. Au mois d’août, il négocie un nouveau traité avec la Banque de France. Puis il crée la Banque de l’Indochine, par décret du 21 janvier 1875.
Il renforce également le monopole de l’État sur la fabrication des allumettes et fait voter une loi sur la conservation des registres hypothécaires. Mathieu-Bodet se rapproche des républicains modérés sur la fin de la législature. Élu, le 20 février 1876, député de l’arrondissement de Barbezieux, il n’appartint à aucun groupe de la Chambre.
Il opine généralement avec les « constitutionnels », et c’est l’un des onze députés qui s’abstiennent dans le scrutin d’où sort le blâme et la défiance contre le ministère de Broglie-Fourtou (juin 1877). Mathieu-Bodet reste neutre pendant la période dite du « Seize-Mai » et ne se représente pas aux élections du 14 octobre.
Il est aussi administrateur du Crédit foncier de France, censeur du Crédit industriel et commercial (CIC) depuis 1869 et membre du Cercle des chemins de fer. Enfin, il collabore à plusieurs revues de jurisprudence et notamment au Répertoire d’Armand Dalloz.
Pierre Mathieu-Bodet décède à Paris, le 28 janvier 1911. Il avait épousé Marie Lucie Vallade, dont il a une fille : Hélène Rose Mathieu-Bodet, qui épousera Charles Gomel, économiste et maître des requêtes au Conseil d’État.
Publications :
- La Réforme des impôts (1880) ;
- Les Marchés à terme et les jeux de bourse (1881) ;
- Les finances françaises de 1870 à 1878: Volume 1 (1881) ;
- Les finances françaises de 1870 à 1878: Volume 2 (1882) ;
- La Mission de la commission du budget de 1884 (1884) ;
- Notice nécrologique sur M. Louis Athénaïs Mourier, ex-directeur de l’instruction publique (1889).
Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891 ; Wikipedia. Date de création : 2021-09-20.