Ferdinand Flocon nait à Paris, le 1er novembre 1800. C’est le fils d’un employé dans le service de télégraphe de Chappe. Les années précédant 1848, il vit en exerçant la profession de sténographe. Doué d’un réel talent, il devient journaliste parlementaire pour les journaux libéraux. De même, il est romancier et traducteur.
Il est aussi rédacteur du «Courrier Français», du «Constitutionnel», de la «Tribune» et en 1843, de «La Réforme.». Ferdinand Flocon aurait été proche du mouvement «Carbonaro» vers 1820. Dans sa jeunesse, il aurait appartenu aux sociétés secrètes républicaines, sous la Monarchie de Juillet.
C’est un démocrate et un républicain fervent. Ses écrits le font proche des jacobins pour ce qui est de la question sociale. Il soutient sans partage l’Organisation du travail et le Droit au travail. Ses papiers le placent près de Proudhon, de Bakounine, de Pecqueur, d’Engels et de Marx. Il considère ce dernier comme le plus « cordial et sincère des hommes les plus honnêtes que j’ai connus ».
Mais en dépit de ses convictions et de son engagement, soutenu par les ouvriers et les étudiants, en février 1848, malgré le choix populaire, Ferdinand Flocon est d’abord écarté du gouvernement provisoire. Allié avec Ledru-Rollin qui l’encourage dans l’exécution des mesures d’assistance sociale républicaine et sociale, Flocon joue un rôle modéré dans le gouvernement qui accepte tardivement sa présence en son sein.
Ses vues et ses idées sont régulièrement mises de côté. En avril 1848, il se fait élire député par le département de la Seine. Il intègre la commission exécutive de l’assemblée nationale comme ministre de l’agriculture. Il n’a de cesse de travailler à la démocratisation des conseils et des propositions de conciliation industriels pour établir « les colonies agricoles ».
Flocon considère juin 48 comme une attaque injustifiable sur la souveraineté populaire qui ne bénéficie seulement qu’à un dictateur en la personne de Louis-Napoléon Bonaparte. Il soutient la répression des insurgés par Cavaignac et la proclamation de l’état de siège à Paris. Mais le général le laisse choir de son ministère après juin.
L’année suivante, Flocon siège à gauche dans l’assemblée, réclamant la fin des impôts et s’opposant à la politique étrangère de Louis Napoléon. A la dernière séance de l’assemblée, le 26 mai 1849, il réclame, sans succès, une amnistie complète pour les insurgés de juin 48. Il n’est pas réélu en mai 1849.
Il échoue également à une élection partielle dans l’Hérault pour remplacer Ledru-Rollin. Après le coup d’état du 2 décembre 1851 et jusqu’à sa mort, le 15 mai 1876, il vit en exil en Suisse où il est libraire et activiste démocrate à Genève et Lausanne. Sur pression de la France, on l’arrête et on le met en résidence surveillée à Zurich. Ces années-là sont pour Ferdinand Flocon, synonymes de pauvreté et de misère physique. Il se reprochera jusqu’à son dernier souffle d’avoir soutenu Cavaignac sans réserve en juin 1848.
Il décède, dans la misère, à Lausanne (Suisse), le 15 mai 1866.
Hommages : Une rue porte son nom, à Paris (18ème).
Sources : -. Date de création : 2006-06-23.