Guillaume François baron d’Aigremont, ou encore Daigremont, voit le jour le 1er avril 1770, à Paris. Il sert comme soldat, avant la révolution, dans le régiment de La Rochefoucauld-Dragons (11e de ligne), du 1er juin 1788 au 3 mars 1790. De retour à Paris au moment de l’organisation des volontaires nationaux, il devient sous-lieutenant dans le 2e bataillon de première formation le 20 juillet 1791.
Puis lieutenant le 10 janvier 1792, il donne sa démission pour entrer, en qualité de sous-lieutenant, dans le 20e régiment de cavalerie (ci-devant Royal-Champagne-Cavalerie), le 23 du même mois. Envoyé alors à l’armée du Centre, et l’année suivante à celle du Nord, il y obtient le grade de lieutenant le 1er avril 1793. Peu près, il entreprend deux actions d’une audace peu commune qui font présager pour leur auteur un glorieux avenir.
Le 5 avril, il pénètre seul dans le village de Roncq, entre Lille et Menin, gardé par 600 hussards. Il tue leur colonel d’un coup de pistolet, au moment où celui-ci donne l’ordre de monter à cheval. Puis le 14 juillet suivant, après un combat opiniâtre, il arrache un prisonnier français des mains des Autrichiens, lorsque, saisi lui-même par 15 hussards du régiment de Barkow, il parvient à leur échapper après une lutte terrible et à sauver son camarade.
Le général en chef Dampierre, témoin de cet acte de courage, le met à l’ordre de l’armée, et en rend compte à la Convention qui nomme Daigremont capitaine le 6 avril 1794. Il sert ensuite aux armées des Ardennes et de Sambre-et-Meuse en 1796 et 1797. En l’an IV, sur le Hunsrück, il s’empare d’une pièce d’artillerie française enlevée dans l’action par des hussards de Kaisers. Puis il dégage une compagnie d’artillerie légère coupée de sa division. Aux environs de Guimmenden, il combat seul contre 30 cavaliers ennemis.
Il cesse d’être employé du 30 octobre 1797 au 7 décembre 1798. La guerre éclate de nouveau avec l’Autriche. Il devient, le 1er nivôse an VIII, aide-de-camp du général Gobert qu’il suit à l’armée de réserve. À la bataille de Marengo, il arrête, pendant quelques minutes, une colonne de 1 300 cavaliers. Il reçoit plusieurs coups de sabre sur la tête et est fait prisonnier sur la fin de la journée.
Mais sa captivité ne dure que deux heures. Le 19 vendémiaire an X, il rentre au 20e régiment de cavalerie comme chef d’escadron. On l’incorpore, avec son régiment, le 18 germinal an XI dans le 14e de cavalerie (28e de dragons). Il devint titulaire par son passage au 8e de cuirassiers le 2 février 1804. Major au 1er régiment de cuirassiers le 27 avril 1807, il devient colonel du 13e, le 13 février 1809.
Il rejoint les escadrons de guerre en Espagne. Le 15 juin, il se trouve à la Bataille de Maria-Belchite, où il charge brillement les Espagnols. Il prend part, le 25 novembre, à l’expédition du mont Tremendad et reçoit au retour les félicitations du général Suchet.
L’année suivante, au siège et à la prise de Lérida le 14 mai, sa conduite, à la tête du 13e de cuirassiers, lui vaut de nouveaux éloges et bientôt après le titre de baron. Général de brigade le 10 avril 1813, il contribue, le 25 juin suivant, par une marche forcée de quinze lieues en un seul jour, à faire échouer les projets des Anglais sur Valence.
Contraint de rentrer en France le 29 septembre par le mauvais état de sa santé, il devient, le 18 décembre, commandant du département de la Somme. Mis en disponibilité le 3 avril 1815, il est employé à l’inspection de la cavalerie le 28 mai. Louis XVIII le choisit pour commander le département de l’Allier le 1er septembre suivant.
Le 13 novembre 1818, il passe dans la 21e division militaire, . Il y obtient le commandement de la 2e subdivision le 22 avril 1818, puis passe à celui de la 1re subdivision le 29 avril 1820. Il part en retraite le 17 décembre 1826. François Guillaume d’Aigremont décède à Paris, le 7 janvier 1827.
Titres : chevalier d’Aigremont (alias Daigremont) et de l’Empire (13 février 1811), baron d’Aigremont et de l’Empire (25 mai 1811), baron héréditaire (30 décembre 1819). Distinctions : chevalier (14 juin 1804), officier (8 juillet 1809) de la Légion d’honneur ; chevalier de Saint Louis (26 aout 1814).
Sources : Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922 ; Rietstap (Johannes Baptist) Armorial généra précédé d’un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, 1861 ; Révérend (Albert) et Villeroy Armorial du Premier Empire ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2017-01-07.
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