Paul Boudet voit le jour à Laval (Mayenne), le 13 novembre 1800. Issu de la famille Boudet, originaire du Nord mais fixée à Caussade (Tarn-et-Garonne) dès le XVIe siècle, c’est le fils du baron Etienne Boudet, maire de Laval, conseiller général et député de la Mayenne. Paul Boudet devient avocat et se fit inscrire au barreau de Paris en 1821.
Avec l’ardeur d’un caractère emporté, il ne tarde pas à manifester ses sentiments libéraux et anticléricaux. Protestant et franc-maçon, il fait partie de la Charbonnerie sous la Restauration. Il adhère avec enthousiasme à la monarchie de Juillet. Il se fait élire, le 4 février 1834, député par le 1er collège électoral de la Mayenne (Laval) (97 voix sur 153 votants et 311 inscrits contre 56 à M. Sourdille de Lavalette), en remplacement de M. Delaunay, démissionnaire.
Il échoue aux élections du 21 juin suivant (54 voix contre 114 à M. Bidault, ancien député), mais est élu, le 2 septembre de la même année, dans le 2e collège de la Mayenne (52 voix sur 87 votants et 235 inscrits contre 35 à M. Davivier), en remplacement de M. Ollivier, démissionnaire.
Il est réélu le 4 novembre 1837 (110 voix sur 155 votants et 283 inscrits) et le 2 mars 1839. Le 12 mai 1839, Jean-Baptiste Teste le nomme secrétaire général du ministère de la Justice (1839-1840) et conseiller d’état. De ce fait, il est soumis à réélection et ses électeurs lui renouvèlent leur confiance le 29 juin suivant.
Paul Boudet demeure secrétaire général du ministère de la Justice jusqu’à la chute du ministère Thiers le 29 octobre 1840. Il entre alors dans l’opposition. Il se fait réélire comme député le 9 juillet 1842 (145 voix sur 167 votants et 327 inscrits contre 14 à M. Bernard-Dutreil) et vote contre l’indemnité Pritchard, demandée par Guizot (1843).
Son mandat lui est renouvelé aux élections du 1er août 1846 (180 voix sur 193 votants et 335 inscrits). Il parait alors se rapprocher de la droite, restant dans l’opposition, mais de manière plus modérée qu’auparavant. Lorsque la Deuxième République supprime le Conseil d’état, il se fait élire à l’Assemblée constituante dans la Mayenne (8e sur 9 par 39 966 voix sur 93 437 votants et 105 259 inscrits).
Il vote alors généralement avec la droite : pour le rétablissement du cautionnement des journaux, contre le droit au travail, contre le bicamérisme, contre l’amendement Grévy, pour le remplacement militaire, pour la proposition Rateau, contre la diminution de l’impôt du sel, pour la suppression des clubs.
Il se rallie à la politique du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte. Désigné par la Constituante pour faire partie du nouveau Conseil d’état, il s’y maintient après le coup d’état du 2 décembre 1851. Protégé de Billault, il devient président de la section du contentieux.
Le 26 juin 1852, il soutient devant le Corps législatif, comme conseiller d’état, le projet de loi relatif aux interdictions de séjour dans le département de la Seine et à Lyon. Napoléon III le nomme ministre de l’Intérieur, le 23 mars 1863 en remplacement de Victor de Persigny.
Il se signale par le zèle avec lequel il fait appliquer les mesures restreignant la liberté de la presse. Nommé sénateur le 28 mars 1865, le jour même, Rouher l’écarte du ministère au profit de de Lavalette. Il devient ensuite secrétaire (31 mars 1865) puis de premier vice-président (17 novembre 1865) du Sénat.
Paul Boudet prend sa retraite comme ministre le 7 avril 1866 et quitte la vie publique après la chute du Second Empire. Il meurt à Paris, le 17 novembre 1877.
Distinctions : Chevalier (5 mai 1840), Officier (13 août 1855), Grand-officier (14 août 1862), Grand-croix de la Légion d’honneur (6 novembre 1864). Hommages : Le quai construit suite à la crue de 1863 à Laval (Mayenne) porte son nom.
Sources : Choisel (Francis) Dictionnaire du second Empire, Fayard, Paris, 1995 ; Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2010-07-09.