Leonard Gillespie voit le jour à Armagh (Irlande du Nord, Grande Bretagne), le 20 mai 1758. C’est le fils de Leonard Gillespie et d’Elizabeth née Blakely. Ses parents meurent quand il est enfant. Ses deux sœurs aînées l’élèvent jusqu’à ce qu’il entre en apprentissage, à l’âge de quatorze ans, chez un médecin à Armagh.
Cinq ans plus tard il se rend à Dublin où il étudie pendant un an avec des chirurgiens différents. En juin 1777, il assiste à une conférence d’examinateurs de la Société des chirurgiens de Londres et les satisfait. Il entre dans la Marine royale, pour devenir second aide-chirurgien sur le HMS Royal Oak.
Leonard Gillespie navigue alors près de la côte d’Afrique occidentale. Il fait aussi des voyages vers et dans les Antilles, gardant les navires marchands. En mars 1779, il entend les armes à feu du camp du général Washington qui célèbrent le troisième anniversaire de la Déclaration d’Indépendance. Il devient chirurgien en 1781.
Leonard Gillespie s’intéresse à la médecine opératoire, tant en mer qu’à l’hôpital de St-Lucie. Il prend un intérêt particulier aux ulcères de la jambe. Ceux-ci sont causés par des éraflures, la saleté et l’humidité et le scorbut entrave leur guérison. La paix de Versailles, en 1783, voit Gillespie libéré de la Marine, avec une somme d’argent considérable.
Il en profite pour étudier la médecine à Edimbourg, St Andrews, et Paris pendant deux ans. Puis il rentre chez lui pour voir ses sœurs. Ses collègues d’Armagh lui conseillent d’ouvrir une pratique chez lui. C’est, en effet, l’usage avec les chirurgiens de marine, une fois une guerre terminée. Mais il trouve la vie à la campagne trop étroite par rapport à celle de Londres et Paris.
L’ennui s’installant, il est bientôt à Londres jouissant à la fois la stimulation intellectuelle et médicale. En 1787, il est de retour sur mer. C’est un homme doux et cultivé. Il déplore la presse, les méthodes de gangs, l’ivresse, les pendaisons et les flagellations, ainsi que le recours fréquent aux prostituées.
Il fait du traitement des maladies vénériennes sa principale préoccupation. Au cours des années suivantes, il y a peu de loisirs en mer, mais il saisit la moindre occasion, quand son bateau est amarré à Edimbourg et à Londres, pour assister à des conférences et des rencontres culturelles.
Son navire fait escale au Havre, en janvier 1791. Il prend alors un congé prolongé pour visiter Paris, à nouveau, et travailler dans les salles d’hôpitaux jusqu’à ce que la situation empire avec l’exécution de Louis XVI. La guerre est déclarée entre l’Angleterre et la France le 1er février 1793. Il doit alors rejoindre la marine à bord du HMS Majestic.
Il prend part à la victoire de Lord Howe sur le Glorieux, en juin 1794. Après la victoire, le navire prend à bord près de deux cents prisonniers français, souffrant de fièvre typhoïde et de scorbut. La fièvre s’étend rapidement et on doit envoyer soixante-huit hommes à l’hôpital.
Les huit années suivantes, le Majestic stationne autour de la Martinique, où il acquiert l’expérience des maladies tropicales, notamment de la fièvre jaune. Il écrit alors deux livres sur les maladies tropicales et obtient le diplôme de MD de l’université de St Andrews, sur la recommandation d’un ami de Londres, le Dr James Sims.
Il forme une relation durable avec une femme locale, Caroline Heiliger, dont il a deux enfants. Gillespie effectue des revues détaillées, pendant son séjour en Martinique, des esclaves noirs, des prisonniers et des soldats et marins britanniques. La paix d’Amiens, en 1802, lui permet de retourner chez lui.
Mais il se rend compte que la guerre est susceptible d’être reprise prochainement. En 1804, il rejoint la Marine. Il passe médecin-conseil et inspecteur des hôpitaux de marine en Méditerranée. Ceci l’amène à être en contact étroit avec Nelson, pour la première fois.
Tous deux sont du même âge et ont des vues proches sur la santé et le bien-être des marins et les maux causés par le rhum, en particulier. Il rejoint le Victoire en janvier 1805 et partage l’admiration générale ressentie par tous pour son chef. Son serviteur le réveille à 6h00 avec une lampe et un bulletin météorologique.
Puis il s’habille et monte sur le pont pour voir l’aurore. Il va ensuite rejoindre Lord Nelson, le contre-amiral Murray, le capitaine Hardy et d’autres au petit déjeuner. S’ensuit une journée d’étude, d’écriture et d’exercice, avec une visite de l’infirmerie, si le chirurgien le lui demande.
A deux heures, il y a un spectacle de musique, suivi d’un excellent dîner avec les meilleurs vins. Une grande partie de l’année 1805 est passée en chasse infructueuse de la flotte qui, peut-être sagement, conserve sa retraite dans la sécurité du port. Le 18 août, quand le Victoire stationne au large de Spithead, Gillespie démissionne et on lui accorde un congé prolongé pour aller à Londres.
Il est surprenant qu’il puisse le faire en ce moment-là, mais il semble qu’il estime que sa santé n’est pas bonne et il craint une bataille majeure. Il pense aussi qu’il a convaincu l’amiral au repos pour qu’il puisse s’occuper de lui-même. Mais Nelson n’entend pas les avis médicaux et il va affronter la bataille de Trafalgar en octobre.
À l’automne, Gillespie va à la station thermale de Cheltenham, puis assiste aux funérailles de Nelson, à la cathédrale St Paul, le 9 Janvier 1806. Il est titulaire d’aucun contrat de marine et prend sa retraite en demi-solde en 1809. Après la paix de 1815, il revient à Paris que, malgré vingt ans de guerre, il finit par considérer comme sa maison.
Charles-Louis Bazin peint son portrait, à Paris, en 1837 : par la fenêtre, en arrière-plan, on voit bien le Victory. Léonard Gillespie meurt à Paris, le 13 Janvier 1842, à l’âge de 84 ans.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2009-12-28.