Eugène Dabit voit le jour le 21 septembre 1898 à Mers-les-Bains (Somme). Il vit une enfance heureuse auprès de ses parents, de simples ouvriers petit-bourgeois vivant à Paris. Son enfance est un peu ballotée par trois déménagements successifs de ses parents, en l’espace de six ans jusqu’en 1903.
Sa scolarité, d’abord ennuyeuse pour lui, est heureusement récompensée, plus tard, par un prix d’excellence avec bonne conduite. Elle se termine, en 1911, par un certificat d’études primaires. Ce sera son seul diplôme, assorti d’une médaille ‘’Prix du 14 juillet 1911 ».
Reconnu doué pour le dessin, il est, en 1912, apprenti-serrurier chez les «Compagnons du Devoir», dont le chef est Bernard. Mais la guerre de 1914 interrompt brutalement ses études et son apprentissage. Son père étant engagé d’office comme réserviste dans le Génie militaire, Eugène doit pourvoir aux besoins financiers de sa mère.
Il travaille dans le métro : laveur-balayeur de wagons au Nord-Sud le jour, portier d’ascenseur durant une partie de la nuit, à la station Lamarck-Caulaincourt. Trop jeune pour le service militaire, il prend les devants pour entrer, en décembre 1916, dans l’artillerie lourde.
Il connait alors un moment de dépression, simulant la folie puis, profitant d’une permission, s’échappe pour rejoindre Paris. Là, il fait une tentative de suicide, se blessant une jambe sans gravité, dans le métro. Remis de ses blessures, il réintègre l’artillerie lourde. on l’envoie en opérations dans la région de Reims, dans le tragique secteur du Chemin des Dames.
Sa blessure parisienne le fait muter comme radiotélégraphiste de l’armée, réparant parfois les lignes sous les bombardements. Après la fin de la guerre, il vit avec les troupes d’occupation en Allemagne. Puis il revient à Paris travailler comme secrétaire-dessinateur au Service de Cartographie de l’Armée. Enfin démobilisé en 1919, il préfère étudier l’art de la peinture à l’Académie Billoul en 1920 et 1921. Il y fait la connaissance de nouveaux camarades : Christian Caillard et Georges André Klein.
Grâce à ces derniers, Eugène se plonge pour la première fois dans la lecture : Baudelaire, Rimbaud, Stendhal, Gide. En 1922, Eugène, aidé par ses parents, entreprend de se lancer dans l’industrie de la soie peinte avec son ami et associé Christian Caillard.
Grâce à une amie de ce dernier, Irène Champigny, propriétaire et gérante d’une galerie d’art, le commerce tourne vite au succès. Il leur fait gagner une petite fortune. En 1923-1924, Eugène poursuit ses études artistiques à l’Académie de la Grande Chaumière. Là, il rencontre notamment Béatrice Appia, dont il devient le préféré, et Maurice Loutreuil.
Avec ce dernier comme chef de file, Christian Caillard, Béatrice Appia et d’autres, Eugène fait partie du «Groupe du Pré-Saint Gervais». C’est une école dans laquelle la peinture est un passionnant sujet de discussions et d’essais. En 1923, grâce en partie à la fortune amassée par la vente de soie peinte et à des prêts consentis par deux oncles, Émile et Auguste Hildenfinger, les parents d’Eugène deviennent propriétaires de l’« Hôtel du Nord ». Celui ci est au 102 quai de Jemmapes à Paris (10ème) au bord du canal Saint-Martin. Il s’y installent comme gérants.
Eugène, logé chez eux se fait, parfois, portier de nuit. Il observe les gens à leur passage, ce qui l’inspire pour ses futurs romans. En 1924, Eugène se marie avec Béatrice Appia. A partir de 1928, de retour d’un voyage au Maroc et lassé de voir les gens peu ou pas intéressés par sa peinture, Eugène entreprend de devenir écrivain et se trouve une nouvelle muse : Véra Braun, d’origine hongroise, dessinatrice et artiste-peintre de Paris.
Eugène Dabit, ainsi taxé d’infidélité conjugale, d’ailleurs difficilement supportée par sa femme, frôle le divorce à deux reprises pour ensuite se résigner finalement à la séparation temporaire. En 1931, il obtient le Prix du roman populiste, d’une valeur de cinq mille francs de l’époque, pour son roman «Hôtel du Nord».
A partir de cette année, il commence à militer pour la cause des gens pauvres et pour la littérature « révolutionnaire ». Il participe à des débats et fait des conférences. En 1932, il bénéficie d’une bourse de la Fondation Blumenthal, fondation américaine pour la pensée et l’art français, d’un montant de vingt mille francs de l’époque.
La même année, se crée «l’Association des écrivains et des artistes révolutionnaires». Il s’y inscrit comme membre actif et y rencontre d’illustres personnalités du monde artistique et littéraire qui deviendront ses amis. En 1936, sur invitation d’André Gide, Eugène Dabit effectue un voyage littéraire avec André Gide, Jef Last, Louis Guilloux, Jacques Schiffrin et Pierre Herbart.
A sa mort, survenue inopinément le 21 août 1936 à Sébastopol (Crimée, URSS), il ne laisse aucune postérité. Eugène Dabit repose avec la chanteuse populaire Mireille Bordeau (1921-2008), sans que nous connaissions le lien entre eux.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2009-01-04.