Gaston (Amy Charles Auguste) Bonet, dit Bonet-Maury, voit le jour le 2 janvier 1842, à Paris. C’est le fils du général catholique Frédéric Bonet et d’une mère protestante, Julie Chabrier. Il reçoit une éducation religieuse luthérienne. Il fait ses études au lycée Henri-IV et envisage une carrière militaire.
Mais sa rencontre avec Athanase Coquerel le décide à entreprendre des études de théologie qu’il fait à l’université de Genève. Il obtient son baccalauréat universitaire à la faculté de théologie protestante de Strasbourg en 1867. Puis il est nommé pasteur de l’église wallonne de Dordrecht (1867-1872).
Bonet-Maury est ensuite pasteur de l’église réformée, à Beauvais (1872-1876), puis à Saint-Denis (1877-1879). Il poursuit ses études de théologie et soutient sa licence en 1878, à la faculté de théologie protestante de Paris, où il est nommé chargé du cours d’histoire ecclésiastique en 1879 directement par Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts sans consultation des consistoires.
Bonet-Maury soutient sa thèse de doctorat en 1881 et est nommé professeur titulaire de la chaire d’histoire la même année (1881-1912). En 1889, il est docteur ès lettres. Il devient bibliothécaire et sous-directeur du Musée pédagogique de Paris (1885-1890). Il est membre de la délégation au Parlement des religions à Chicago, en 1893, et au Congrès des religions d’Oxford, en 1908.
Gaston Bonet-Maury décède le 23 juin 1919. Il repose avec son fils, Georges Bonet-Maury (1870-1930), secrétaire-général de la présidence du Sénat, son petit-fils, Alfred Bonet-Maury (1873-), ses arrières petit-fils, Claude Bonet-Maury (1897-1981), commissaire de France à la Commission centrale pour la navigation du Rhin et Paul Bonet-Maury (1900-1972), médecin et judoka, président-fondateur de la Fédération française de judo et radiobiologiste, et, enfin, son beau-frère, Louis Fournier (1867-1930), médecin en chef de l’hôpital Cochin.
Extrait (de la rubrique nécrologique du Journal des débats, 20 juin 1919) :
« Mort à Paris, à son domicile de la rue du Bac, du pasteur Gaston Bonet-Maury. Protestant convaincu, ayant des liens de famille qui le rattachaient à des milieux profondément catholiques, avant tout libéral éprouvé, ennemi des dissensions religieuses et civiles, il a prêché constamment l’esprit d’union et de concorde. Il avait conservé un très vif souvenir de ce congrès des religions à Chicago, tenu dans une atmosphère spéciale à l’Amérique, auquel il a consacré un volume qui, dans son œuvre écrite, si nombreuse et si variée, reste son livre le plus original et le plus attachant.
Cette œuvre comprend des travaux de littérature étrangère et d’histoire religieuse depuis le moyen âge jusqu’aux temps modernes, une contribution importante à beaucoup des questions d’ordre social, pédagogique et moral. Docteur ès lettres, sa thèse latine recherchait l’auteur de l’Imitation de Jésus-Christ. Il a écrit une Histoire de la liberté de conscience jusqu’en juillet 1870, un volume, Christianisme et civilisation, qui traite des Missions et de l’œuvre anti-esclavagiste.
Le pasteur a été très longtemps professeur à la Faculté de théologie protestante où il a formé des générations d’élèves. Il est correspondant de l’Institut. Fils du général Bonet, il avait épousé sa cousine, qui est la nièce d’Alfred Maury, dont il a hérité les livres et les papiers. Il se trouvait, par ses attaches messines, le cousin du général Mangin. Son fils, M. G. Bonet-Maury, est secrétaire général de la présidence du Sénat. Ses deux filles ont épousé le docteur Fournier et M. Steeg, sénateur de la Seine et ancien ministre. »
Publications :
- Quaeritur e quibus nederlandicis fontibus hauserit scriptor libri cui titulus est De Imitatione Christi (1384-1464), Paris, Sandoz et Fischbacher (1878, thèse de licence) ;
- G. A. Burger et les origines anglaises de la ballade littéraire en Allemagne, Hachette (1889, thèse de doctorat) ;
- Histoire de la liberté de conscience en France : depuis l’édit de Nantes jusqu’à juillet 1870, F. Alcan (1900) ;
- Le Parlement des religions à Chicago (11-27 septembre 1893), Leroux (1894) ;
- Dieu dans l’histoire, J. André (1895) ;
- France christianisme et civilisation, Hachette (1907).
Sources : Journal des débats politiques et littéraires, 21 juin 1919 ; Wikipedia. Date de création : 2019-06-20.