André Devambez voit le jour le 26 mai 1867, à Paris. C’est le fils du graveur et imprimeur Edouard Devambez, fondateur de la Maison Devambez, à Paris. À sa naissance, son père a vingt-trois ans et sa mère vingt-deux. André grandit dans une ambiance artistique et il décide de devenir un artiste.
Dès son plus jeune âge, il travaille avec son père. La Maison Devambez se situe dans l’atelier du passage des Panoramas. Ensemble, ils conçoivent papiers à lettres, menus, impressions artistiques et diverses publicités, tous animés d’un fourmillement de vie qui font le succès de la Maison.
Son premier maitre est le peintre Gabriel Guay. Il étudie, ensuite, à l’académie Julian, dans l’atelier de Benjamin Constant et Jules Lefebvre. En 1885, il entre à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Il obtient le prix de Rome en peinture de 1890, avec Le Reniement de Saint Pierre.
Il devient l’ami du peintre Adolphe Déchenaud dont il fait le portrait lors de son séjour à la Villa Médicis. En 1898, les éditions Fasquelle publient La fête à Coqueville, nouvelle d’Emile Zola qu’il illustre.
Le 7 juillet 1900, il épouse Cécile Richard, fille d’un chimiste alsacien. Ils auront deux enfants : Pierre (1902) et Valentine (1907).
Dans La charge, il peint une scène de rue dramatique, en 1902, et montre la violente confrontation entre la police et les manifestants sur le boulevard Montmartre, vue de la fenêtre d’un étage élevé. Cette perspective plongeante se retrouve régulièrement dans son œuvre.
En 1910, il séjourne à Vienne pour préparer la réalisation de panneaux pour les salons de la nouvelle ambassade, commande de l’état. Il choisit comme thème les inventions de son temps : le métro, un omnibus, un avion, et un aéroplane.
Sa première exposition personnelle a lieu à la galerie Georges Petit en mai 1913. En 1915, il s’engage dans la section de camouflage du 13ème régiment d’infanterie et part pour la Somme. Là, des éclats d’obus le blessent grièvement à l’œil gauche et aux jambes.
André Devambez écrit et illustre des livres, comme Auguste a mauvais caractère (1913). C’est un livre pour enfants avec des illustrations coloriées à la main par le maître du pochoir, Jean Saudé. Une exposition, l’année suivante au palais de Glace, présente les illustrations originales. C’est le premier des livres pour enfants : Histoire de la petite Tata et du gros patapouf, Les Aventures du Gros Patapouf et Les Aventures du Capitaine Mille-Sabords.
Par ailleurs, il produit un nombre considérable de dessins, y compris un album de douze eaux-fortes, issues d’un tirage limité à 150 exemplaires en 1915. Ces gravures représentent des scènes de la Première Guerre mondiale (Le Froid, Les Trous d’obus, Le Bouclier, L’Incendie, Un Shrapnell, La Pluie, L’Espionne, Les Otages, Gare la Marmite, Les Réserves, Le Charbon et Le Fou).
André Devambez illustre également des ouvrages de Charles Le Goffic (Le poilu a gagné la guerre, 1919) et Claude Farrère (Les Condamnés à mort). C’est aussi un illustrateur pour Le Figaro illustré, Le Rire et L’Illustration. Par ailleurs, il réalise souvent des tableaux peints sur bois en petit format, connus sous le nom de « tout-petits ».
Il devient chef d’atelier de peinture à l’école nationale supérieure des beaux-arts de 1929 à 1937. Il ouvre cet atelier aux femmes. La même année, il devient membre de l’Académie des Beaux-Arts, succédant à Henri Gervex.
En 1934, il devient peintre du ministère de l’Air.
Il décède à Paris (14ème), le 18 mars 1944. Il repose avec son père, Edouard Devambez (1844-1923), graveur, sa femme Cécile née Richard (1874-1964), son fils, l’archéologue et conservateur des antiquités grecques et romaines du Louvre, Pierre Devambez (1902-1980), et sa fille Valentine (1907-?).
En 1945 a lieu une grande rétrospective de son œuvre à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts.
Extrait (André Devambez vu par Louis Vauxcelles, dans La Vie artistique, édition d’avril 1911) :
« André Devambez est le peintre de l’humanité vue du sixième étage. Quand on lui commande un portrait, Devambez installe son modèle au rez-de-chaussée, grimpe au faîte delà maison et peint. Le résultat est exquisément divertissant. Devambez voit les gens en pygmées, en fourmis de Lilliput, en myrmidons infinitésimaux. Et, malgré le raccourci prodigieux, chaque monsieur-insecte a son caractère, son geste précis, son accent juste.
Tout, est dans son plan dans la fourmilière ; pas d’encombrement, pas de confusion ; les masses sont équilibrées, la minutie du détail spirituellement topique ne nuit jamais à la vérité synthétique de l’ensemble. En vérité ces tableautins excellents sont des tours de force, du Breughel de velours vu par le petit bout de la lorgnette. Ce qu’il y a de curieux dans la carrière de ce notoire humoriste du pinceau, c’est qu’il a commencé par le prix de Rome…
Bien que peintre humoriste, Devambez ne déforme pas. Son observation piquante, narquoise, attendrie, douloureuse même, apparaît du plus pénétrant réalisme. Il obtient les plus vifs succès et les mérite. Tel est, en deux mots, l’artiste. L’homme est la simplicité, la modestie et la bonne grâce en personne…
L’Etat lui a passé de nombreuses commandes et notamment le portrait du Maréchal Pétain en 1932. Il est élu membre de la Société des artistes en 1899 et nommé peintre officiel du Ministère de l’air en 1934… Devambez s’attache à la représentation des scènes ou objets de la vie moderne.
Pour la nouvelle ambassade de France à Vienne, André Devambez a réalisé douze panneaux décoratifs sur le thème « La vie et les inventions modernes » en 1910, qui furent renvoyés en France dès 1912, car jugés inappropriés et choquants. Sur ceux-ci figuraient des avions, métro, canots automobiles.
La foule, les mouvements de foule ou de troupes se retrouvent également dans les œuvres de Devambez : L’escorte du président Wilson, place Saint-Augustin, 14 décembre 1918, par exemple ou ses gravures ou aquarelles sur la Première guerre mondiale. Mais aussi dans ses dessins lorsqu’il contribuait au journal Le Rire. »
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (20 octobre 1911, non documentée dans la Base Léonore).
Sources : La Vie artistique (avril 1911) ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia ; Fabienne Charreire. Date de création : 2017-05-26.