Marguerite Antoinette Lalanne, qui deviendra Madame Saqui, nait à Agde (Hérault), le 26 février 1786. C’est la fille d’un marchand botaniste. Ses parents parcourent les foires et les marchés de France.
Finalement, elle s’installe à Paris avec sa famille. Douée pour la danse, elle se met sous la protection de quelques grands et célèbres danseurs du Roi. Elle fait la connaissance de Pierre Saqui, qu’elle épouse vers 1805-1806.
Sa réputation ne cesse de grandir, sa notoriété embrase la capitale, ses exercices sont très prisés sous Napoléon 1er, et attirent un public de plus en plus nombreux. Sous l’Empire, ce type de spectacle est très couru, Victor Fournel nous rapporte que lors d’une de ses manifestations publiques, Mme Saqui « jouait à elle seule sur la corde raide des mimodrames, où elle représentait le passage du mont Saint-Bernard, la bataille de Wagram, la prise de Saragosse ».
Mais la concurrence devient rude et les troupes effectuant les mêmes exercices de plus en plus nombreuses. Mme Saqui commence alors à voyager en province, se produisant en tournée avant la lettre. Là aussi, c’est le succès. Elle donne son spectacle à Rouen en 1810, puis à Gand et à Bruxelles en 1814, ainsi qu’à Liège au début de 1815.
Elle se présente dans cette ville sous le titre de «première artiste funambule de S. M. le roi Louis XVIII, directrice des fêtes et ascensions du Gouvernement.» Mme Saqui obtient en 1816, le privilège d’occuper une salle au boulevard du Temple, plus connu sous le nom de «Boulevard du Crime», si bien illustré dans le film de Marcel Carné, «Les Enfants du Paradis» (1943-1945).
Le Théâtre de Mme Saqui connaît un succès ininterrompu jusqu’en 1830. Cette année-là, elle cède ses droits à un certain Roux dit Dorsay. Elle voyage alors à travers le monde, on la voit à Madras en décembre 1850. Jusqu’en 1861, elle continue d’exercer son métier de danseuse de corde.
Marguerite Antoinette Saqui décède à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), le 21 janvier 1866.
Sources : -. Date de création : 2006-09-08.