Edouard André voit le jour en 1833. D’abord officier dans l’armée, Edouard André en démissionne à l’âge de 30 ans. Il devient député du Gard de 1864 à 1870. Mais, héritier d’une immense fortune, il décide de se consacrer à sa passion : collectionner meubles, tableaux et objets d’art.
En 1868, il demande à l’architecte Henri Parent de lui dessiner un somptueux hôtel particulier sur un terrain situé sur le boulevard Haussmann. Il y place ses collections. Parent a réalisé une demeure classique inspiré du XVIIIe siècle, comme souvent sous le Second Empire.
Construit sur une terrasse dominant très agréablement le boulevard Haussmann, l’hôtel comporte un avant-corps central aux fenêtres cintrées et deux pavillons donnant sur le jardin (côté boulevard). Le pavillon de droite permet d’accéder par une porte cochère à une rampe qui monte vers l’entrée principale, située dans la cour placée à l’arrière. L’ancien manège et les écuries qui accompagnaient l’hôtel ont disparu.
Au rez-de-chaussée, les André mènent une vie brillante dans les salons de réception : le vestibule débouche dans le grand salon, par des portes sculptées du XVIIIe siècle. Dans la partie centrale au premier étage sur cour, on identifie facilement l’ancien atelier de peinture de Mme Jacquemart-André. Précédé d’un jardin d’hiver, le grand escalier à deux volées en spirale et colonnes de marbre est grandiose.
Il a reçu au mur une fresque des Tiepolo : la Réception d’Henri III par Federico Contarini. Au premier étage, le couple place ses collections italiennes, très célèbres, de peintures de la Renaissance (Pontormo, Schiavone, Uccello, etc.). Mais la demeure est surtout remarquable par ses collections d’art français du XVIIIe siècle : peintures de Chardin, Fragonard, David, Greuze, Nattier, Watteau, etc. ; sculptures de Coysevox, Pigalle, Bouchardon, Clodion, Coustou, Pajou, etc. ; mobilier et sièges.
La peinture hollandaise et les primitifs flamands sont également très bien représentés : Rembrandt, Ruysdael, van Goyen, Van der Weyden, Memling, Metys, Van Dyck. En 1872, Edouard André devient président de l’Union centrale des Arts décoratifs.
En 1881, il épouse la peintre Cornelia Jacquemart (1841-1912) qui se fait prénommer « Nelly » et dont il a fait la connaissance en 1872, alors qu’elle fait son portrait. Le couple voyage beaucoup, notamment en Italie. Edouard André décède en 1894.
Après sa mort, son épouse continue à se constituer une collection grandiose. En 1902, elle rachète l’abbaye de Chaalis, où on l’inhumera, à son décès, en 1912. Sans enfants, le couple décide de léguer ses biens à l’Institut de France. Ce que fait Nelly Jacquemart-André contre la volonté de sa belle-famille.
Dès 1913, le musée Jacquemart-André ainsi que l’abbaye de Chaalis sont ouverts au public.
Sources : Frank Beaumont. Date de création : 2013-12-14.