Michel Mardore, nom de plume de Michel (Jean) Guinamant, voit le jour le 22 octobre 1935, à Bordeaux (Gironde).
Il débute dans l’écriture à 18 ans. Il reçoit, en 1954, le Grand prix de la nouvelle policière par Mystère magazine pour une nouvelle intitulée Jeunesse ne saura pas. Passionné de poésie, de littérature et par le surréalisme, il poursuit cette collaboration et édite ses nouvelles proches du fantastique dans les revues Fiction et Mystère Magazine.
Puis il est recruté au quotidien Sud Ouest. À la même période, il anime un ciné-club bordelais qu’il programme à partir de ses lectures.
Il part pour Lyon en 1960 et dirige la revue Premier Plan avec Bernard Chardère. Il collabore à plusieurs éditions et films de court métrage, notamment avec Francis Lacassin. Puis il devient journaliste à la revue Positif (1959-1960), utilisant son pseudonyme (en référence à la commune de Mardore) avant de signer des chroniques dans Cinéma (de 1959 à 1962), Les Lettres françaises (1961-64), Lui, succédant à François Truffaut de 1964 à 1966.
Il fait la connaissance, par l’intermédiaire de Daniel Filipacchi, de Jacques Lanzmann et René Chateau qui sont des collaborateurs de la revue. En parallèle, il collabore régulièrement aux Cahiers du cinéma (1961-1968) qu’il dirigera un temps avec Éric Rohmer, Pariscope (1965-1967), L’Express (1965), Aux Écoutes (1966) de manière anonyme, Candide en 1966.
Sa carrière prend un élan avec son arrivée au Nouvel Observateur (1966-1971, puis de 1979 à 1986 après le décès de Jean-Louis Bory).
Il signe également des textes de fond, décalés et originaux dans deux revues médicales en 1978 : Médicographie, dans laquelle il tient une rubrique intitulée « Y a-t-il un médecin dans la salle ? », et Macroscopies où il aborde aussi bien la bande dessinée, que les singes au cinéma ou le sadisme à l’écran.
En 1968, il signe son seul article de critique littéraire dans Le Nouvel Observateur (6 mars 1968). Il y fait connaître l’œuvre de François Augiéras avec lequel il entretient une longue correspondance, sans jamais le rencontrer. Il a eu, en effet, en 1964, l’intention d’adapter au cinéma son récit, L’Apprenti sorcier.
Au début des années 1960, il collabore à plusieurs projets de films avec Jean-Pierre Mocky et Jean-Pierre Melville, cinéastes qu’il défendra toujours. À la radio, il participe à l’émission Le Masque et la Plume, sur France Inter, de 1964 à 1971. À la télévision, en 1971, il réalise une série d’émissions sur l’actualité cinématographique, Le Journal du cinéma, sur A2, puis, en 1985, Panorama du cinéma sur FR3.
Par ailleurs, il pratique la photographie d’art de 1958 à 1974 : paysages, personnages, nus, objets, recherches formelles et il est, à l’occasion, photographe de plateau.
Il fait partie de plusieurs commissions au Centre national de la cinématographie. Il publie plusieurs romans, fait quelques apparitions au cinéma et réalise deux films. À cette occasion, il fonde en 1970 une société de production, Nadja films (en hommage à André Breton), qu’il clôturera en 2000.
Avec cette entreprise, et avec la collaboration de Michel Deville, il produit et coproduit quelques films et soutient des compagnons de route comme Stéphane Tchalgadjieff avec lesquels il prépare le second film de Jean-Louis Trintignant, Le Maître-nageur en 1979.
Michel Mardore meurt le 18 novembre 2009, à Paris.
Œuvres :
- La Première Communion, roman, Gallimard (1962) ;
- Le Mariage à la mode, roman, Denoël (1970) ;
- Le Sauveur, roman, suivi de Le Portrait de Belle et Les Gitans, Nadja films éditeur (1971) ;
- Pour une critique-fiction essai, coll. « Septième Art », Cerf (1973) ;
- Une si jolie petite fille, roman, Grasset (1976) ;
- « L’Ère des Ottomanes » in Otto Preminger, coll. « Cinémathèque française », Ed. Yellow Now (1993).
Films (comme réalisateur) :
- Le Sauveur (1971) ;
- Le Mariage à la mode (1973)
Films (comme acteur) :
- Comme un des Beaux-Arts, de Bernard Chardère (1962) ;
- La Boulangère de Monceau, d’Éric Rohmer (1963) ;
- Les Vierges, de Jean-Pierre Mocky (1963) ;
- Peau d’âne, de Jacques Demy (1970) ;
- L’Enigme Mardore, lui-même dans un documentaire d’Éric Le Roy (diffusion posthume) (2014).
Films (comme photographe de plateau) :
- Comme un des Beaux-Arts de Bernard Chardère (1962) ;
- Le Mannequin de Belleville de Jean Douchet (1962) ;
- Le Sauveur (1971) ;
- Le Mariage à la mode (1973).
Source : -. Date de création : 2021-11-11.