Jeanne Gaillard, née Jeannette Langlade, le 23 décembre 1909 à La Rochelle (Charente-Maritime). C’est une pupille de la Nation : son père, officier de carrière, est mort lors de la bataille des Dardanelles en 1915. Elle passe son enfance à Béziers (Hérault). Grâce à une bourse, elle est étudiante à Montpellier, où elle réussit l’agrégation d’histoire en 1930. Elle enseigne à Guéret, à Toulouse de 1933 à 1936, puis au lycée Jules-Ferry, à Paris, où de 1936 à 1950 elle assure la préparation à l’École de Fontenay.
En 1937, elle fait la connaissance d’un étudiant, Pol Gaillard, né en 1916, à Romilly (Aube), dans une famille de cheminots catholiques et membre du Parti communiste. Désapprouvé par la famille de Pol, le mariage a lieu à Paris, le 31 juillet 1941. Leur premier enfant, Manuelle, nait en mai 1942.
Militante communiste, elle héberge chez elle, pendant l’Occupation, rue Pouchet, le physicien Jacques Solomon, gendre de Paul Langevin et créateur, en novembre 1940, d’un des premiers journaux de la Résistance, L’Université libre.
Avec son mari Pol, Jeanne Gaillard aide pendant toute la guerre à la rédaction et à la diffusion de cette feuille clandestine. Le couple participe directement à la Libération de Paris et à sa préparation.
Dans les années d’après-guerre, c’est une collaboratrice régulière de La Pensée, une des revues des intellectuels communistes. Elle enseigne au lycée Molière, à Paris, de 1950 à 1955. Son état de santé fragile, lié aux suites d’une tuberculose, rend l’enseignement devant des élèves difficile. Elle est donc affectée au centre national de télé-enseignement.
Affectée par les révélations du rapport Khrouchtchev, elle quitte le PCF en 1957, un an après son mari. Après un passage au groupe Tribune communiste de Jean Poperen, elle renonce à tout engagement, poursuivant alors sa carrière d’historienne. En 1964, elle est recrutée comme maître-assistante dans la jeune université de Nanterre où elle va conduire de nombreux travaux sur l’histoire sociale et politique du 19ème siècle français. Elle soutient sa thèse Paris, la ville (1852-1870), en 1975.
Jeanne Gaillard meurt le 19 septembre 1983, à Paris, des suites d’une piqûre de guêpe. Elle laisse cinq enfants : Anne, Manuelle, Pierre, Luc et Roland.
Publications :
- Communes de province, Commune de Paris 1870-1871, Flammarion, collection « Questions d’histoire », 186 p. (1971) ;
- Paris, la ville (1852-1870), Honoré Champion, 687 p. (1976, Réédition préparée par Florence Bourillon et Jean-Luc Pinol, L’Harmattan, 1997).
Sources : -. Date de création : 2021-09-10.