Charles Charles Ange Laisant voit le jour le 1er novembre 1841, à Indre près de Nantes (Loire-Atlantique)
C’est le fils de Benjamin Laisant, 19 ans, clerc de notaire, et d’Alida Lucie Thuez, 26 ans. C’est aussi le neveu d’Ange Guépin (1805-1873), médecin et homme politique nantais, républicain socialisant, lié à Louis Blanc, Jules Michelet, Henri Martin et René Waldeck-Rousseau. Lors funérailles d’Ange Guépin, le 23 mai 1873, il est le second à prononcer un discours après René Waldeck-Rousseau, alors maire de Nantes.
Après des études secondaires au lycée de Nantes, il étudie à l’École polytechnique (promotion 1859) et devient officier du génie à l’École d’application de cette arme. Il passe capitaine en 1870. Lors du siège de Paris (septembre 1870 – janvier 1871), il participe à la défense du fort d’Issy. Après l’armistice, on l’affecte à Tours. Il se présente aux élections, à Nantes : il est battu aux législatives de 1871, mais se fait élire conseiller général en octobre.
À partir de 1873, on l’affecte en Corse, puis en Algérie.
En 1876, il démissionne de l’armée pour se présenter sous la bannière républicaine aux élections législatives dans la première circonscription de Nantes. Il est élu et ce mandat est renouvelé jusqu’en 1885. Il se présente ensuite deux fois avec succès dans la Seine, de 1885 à 1893. Pendant ses quinze années à la Chambre, il siège à l’extrême gauche. En mai 1877, c’est l’un des signataires du manifeste des 363. Il compte parmi les boulangistes, députés du « groupe ouvrier » de 1885.
En 1877, il obtient un doctorat en mathématiques. C’est aussi l’un des contributeurs et souscripteurs de la Grande Encyclopédie de Berthelot.
En 1879, il devient directeur du journal Le Petit Parisien. À ce titre, on le condamne à une lourde amende pour avoir diffamé le général Ernest Louis Courtot de Cissey(1810-1882).
Charles Ange Laisant renonce à sa carrière politique en 1893, se consacrant à de nombreuses activités. Il joue un rôle important dans le milieu des mathématiciens, mais aussi dans celui des pédagogues. Il fonde, en 1894, avec Émile Lemoine, un journal de mathématiques, L’Intermédiaire des mathématiciens puis il se fait élire président de la Société mathématique de France.
Charles Ange Laisant participe aux mouvements libre-penseur et espérantiste. Puis il évolue vers l’anarchisme sous l’influence de son fils Albert (né en 1873).
Avant-guerre, il contribue aux journaux : La Bataille syndicaliste, L’École émancipée, L’Idée libre (créée en 1911). Il occupe également les fonctions de vice-président de la Société astronomique de France (SAF) entre 1907 et 1909. Mais il démissionne après l’exécution de Francisco Ferrer par le roi Alphonse XIII, aussi membre de la société et que le bureau de la SAF refuse alors d’exclure.
Durant la Première Guerre mondiale, il est l’un des signataires du « Manifeste des 16 », personnalités du mouvement anarchiste qui prennent parti pour les Alliés et contre l’Allemagne.
Par ailleurs, il appartient à la loge « Les Libres-Penseurs » à l’Orient du Pecq de la Grande Loge symbolique écossaise, qui, en 1882, initie Maria Deraismes au mépris des règlements de cette obédience masculine. L’atelier est mis en sommeil et la réception de Maria Deraismes déclarée nulle et non avenue.
Huit ans plus tard, le frère Georges Martin, tenant du féminisme et de la libre pensée (dont Maria Deraismes est un des fleurons), fonde avec Maria Deraismes la loge Le Droit Humain. Charles Ange Laisant, membre de la loge « Raspail », adhère à la nouvelle obédience mixte.
Charles Ange Laissant meurt le 5 mai 1920, à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il repose avec son petit-fils Charles (1911-1952), militant anarcho-syndicaliste et pacifiste. C’est le père d’Albert Laisant (1873-1928), anarchiste et franc-maçon.
Publications :
- Pourquoi et comment je suis boulangiste (1887) ;
- L’Anarchie bourgeoise (1887) ;
- Introduction à la méthode des quaternions ;
- Théorie et applications des équipollences (1887).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2021-09-10.