Philippe Le Bas voit le jour le 17 juin 1794, à Paris. C’est le fils unique de Philippe Le Bas et d’Élisabeth Duplay, fille cadette de Maurice Duplay, le logeur de Maximilien de Robespierre, rue Saint-Honoré à Paris. Il n’a que six semaines lorsque son père se suicide d’un coup de pistolet, le 9 thermidor. On l’écroue avec sa mère à la Petite-Force puis à la prison Talaru, rue de Richelieu, puis à Saint-Lazare et au Luxembourg. Il est finalement libéré, avec sa mère, le 8 novembre 1794.
Élevé dans le culte de son père, de Robespierre et de Saint-Just, il entre à douze ans au collège de Juilly, où sa mère le confie au père Balland, que son père avait sauvé. En 1810, il s’engage, à l’âge de seize ans, comme novice dans la marine impériale. Il sert sur le lougre le Vigilant puis sur le vaisseau le Diadème.
Promu aspirant de 2e classe le 15 janvier 1812, il passe, en 1813, dans l’armée de terre, où il devient maréchal des logis dans la garde impériale, au troisième régiment des gardes d’honneur. Il participe aux campagnes de 1813 et de 1814.
Sous la Restauration, il travaille au bureau des hospices de la Préfecture de la Seine, comme commis principal puis sous-chef de bureau. Hortense de Beauharnais remarque, en juin 1820, Le Bas qui avait appris le grec avec Boissonade. Elle lui propose de devenir le précepteur de son fils Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III. Quittant Arenenberg, où est installée sa mère, ce dernier rejoint Philippe Le Bas et son épouse à Augsbourg. Là, il suit les cours du gymnasium.
En 1823, Philippe Le Bas accompagne son pupille à Marienbad, où Louis Bonaparte prend les eaux. Puis, à la fin d’octobre, ils quittent, sur les instances d’Hortense, Augsbourg pour Rome, où ils arrivent à la mi-novembre. Le décès d’Eugène de Beauharnais interrompt ce séjour, au printemps 1824. Il les oblige à rentrer en Bavière pour assister à ses funérailles.
Le 1er octobre 1827, Hortense le congédie brutalement, sous prétexte d’économies. En fait, leurs divergences en matière d’éducation, le républicanisme prononcé de Le Bas et son austère puritanisme ont fini par la lasser.
A Rome, Le Bas fait la connaissance d’archéologues italiens et allemands. De retour en France, il obtient, à la faculté des lettres de Paris, les grades de licencié (9 mai 1829) et de docteur (1er août 1829). Puis il est reçu premier au concours d’agrégation de lettres (3 octobre 1829). Il devient, la même année, professeur au lycée Saint-Louis. Il est, ensuite, maître de conférences d’histoire à l’École normale supérieure en 1830. Quatre ans plus tard, il passe maître de conférences de langue et littérature grecques dans la même école (1834-1860).
Le 17 novembre 1842, Abel Villemain, ministre de l’Instruction publique, le charge d’une mission scientifique en Grèce et en Asie Mineure. Il s’y rend à la tête d’une expédition au cours de laquelle il dirige des fouilles.
Pendant ces deux années de mission, il se consacre à recueillir des dessins de monuments anciens et d’inscriptions encore inédites. Il restitue, d’après un examen sur les lieux celles qui sont mutilées. Il recherche, dans les îles les moins explorées, tous les monuments épigraphiques non seulement inédits, mais même inconnus.
Philippe Le Bas revient chargé d’un butin énorme. Il rapporte 450 dessins et 5 000 inscriptions, presque toutes grecques, dont 2 000 estampées à Athènes, et 3 000 autres recueillies dans les autres parties du monde grec. Il racontera sa mission dans un ouvrage publié en 1847-1848 : Voyage archéologique en Grèce et en Asie mineure.
Au retour de sa mission, Le Bas entre à la bibliothèque de la Sorbonne comme conservateur adjoint, le 3 décembre 1844. Le 20 novembre 1846, il passe administrateur, fonction qu’il remplit jusqu’en 1860.
Sous la Deuxième République, il devient conseiller municipal de Paris, le 4 juillet 1848. Il est vice-président de l’Association démocratique des amis de la Constitution (pro-Cavaignac). Il s’oppose au coup d’État du 2 décembre 1851 de Napoléon III. Mais il reste, malgré tout, en bons termes avec son ancien élève, refusant néanmoins toute faveur de sa part. À partir de 1856, on lui verse une subvention annuelle de 6 000 francs.
Élu le 9 février 1838 à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, il devient président de l’Institut de France, en 1858. Il est aussi membre du Comité des travaux historiques et scientifiques (1848-1849). De plus, c’est un membre (9 mai 1845) puis le président de la Société nationale des antiquaires de France. Par ailleurs, il est aussi l’auteur de traductions du grec ancien et de l’allemand en français.
Philippe Le Bas meurt le 16 mai 1860, à Paris. Il repose avec sa mère, Elisabeth Le Bas (1773-1859).
Philippe Le Bas a épousé sa cousine Edmée Louise Clémence Duplay, fille d’un des jeunes frères de Maurice Duplay, née à Paris le 27 floréal an VII (16 avril 1798) et décédée en 1875.
Par ailleurs, il a deux enfants naturels avec Marie Madeleine Adèle Grujon(1799-1840). Le premier, Léon Grujon Le Bas (1834-1907), sera directeur de l’hôpital de la Salpêtrière et chevalier de la Légion d’honneur. Le second, Clémence Charlotte Élisabeth Grujon Le Bas (1836-x), épousera, le 25 juillet 1857, Eugène Dauzon (1824-1894), avocat, préfet et conseiller général de Lot-et-Garonne. Ils auront deux fils : Philippe Jean Michel Dauzon (1860-1918), qui sera avocat, député et président du Conseil Général de Lot-et-Garonne, chevalier de la Légion d’honneur, et Jean Georges Philippe Dauzon, propriétaire-rentier à Layrac et Paris.
Enfin, Philippe Le Bas a deux autres enfants naturels avec Marie Victorine Ghibels (1807-1887).
Merci à Florent Hericher, président de l’association « Les amis de Philippe Le Bas et de la famille Duplay », pour son aide dans la rédaction de cette notice.
Sources : Hericher (Florent) Philippe Le Bas (1794-1860) Un Républicain de Naissance, auto-édité ; Wikipédia. Date de création : 2021-10-13.