Le Crematorium (1889)

Crématorium vu de face à la Toussaint

Monument incontournable pour les visiteurs, le crématorium est en pleine expansion. La crémation, parfaitement admise à notre époque, fait de plus en plus d’adeptes. Le monument crématoire, ou crématorium, du Père Lachaise fut longtemps le seul édifice de ce type à Paris. Il se compose d’une chapelle de style néo-byzantin et de quatre ailes formant le columbarium. Dans ce dernier, des cases numérotées recueillent les urnes contenant les cendres des crématisés. On doit l’ensemble à l’architecte Jean Camille Formigé, la construction datant de la fin du XIXe siècle (1887/1888). L’histoire nous enseigne qu’on employait la crémation à la période protohistorique en Europe, puis dans les grandes civilisations d’Inde et d’Asie.

Cette pratique disparait vers le IVe siècle … pour réapparaitre en l’an V de la république française. Daubermesnil, dans la séance du Conseil des Cinq-Cents du 21 brumaire, dépose un projet de loi accordant à tous les citoyens la liberté de faire brûler leurs défunts. Ce projet est renvoyé en commission et n’aboutit jamais. Deux ans plus tard, Cambry, membre de l’administration du département de la Seine, dépose un rapport sur la crémation. On adopte donc, le 14 floréal an VII, un projet d’arrêté prescrivant celle ci pour tous les décédés non destinés à une sépulture particulière, et n’ayant pas fait volonté contre cette pratique.

Mais, après le 18 brumaire et la réaction religieuse qui suit, il n’est pas possible de faire appliquer cette décision. Il n’y a plus que des crémations exceptionnelles. Ainsi, après la bataille de Paris en 1814, on brûle 4 000 cadavres, ou à Sedan en 1870. Le 14 août 1874, le conseil municipal adopte l’article invitant le préfet « à faire ouvrir un concours d’une durée de six mois pour rechercher le meilleur procédé pratique d’incinération des corps ou tout autre système conduisant à un résultat analogue ».

Le 28 juillet 1885, le préfet de police modifie, en vue de l’incinération des débris d’hôpitaux, les prescriptions de l’ordonnance de police du 23 septembre 1834.

Les travaux commencent en 1887. Pour convaincre les parisiens, on invente le concept de Funérarium, incluant un Crématorium, entouré d’un Colombarium, lieu de stockage des urnes cinéraires. Le crematorium est mis en service en 1889.

Une restauration par la Ville de Paris a lieu en 2022-2023 qui permet d’apprécier les sculptures à leur juste valeur.

Pour voir le site du crématorium.

Sources : -. Date de création : 2005-09-13.